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Les attentats de Christchurch, le reflet inversé de Daesch

bougies-attentats-paris-13-novembre-2015

Rien ne peut justifier les horribles attentats de Christchurch, durant lesquels 50 musulmans furent tués par un extrémiste blanc dans deux mosquées en Nouvelle Zélande. Contrairement aux délires du terroriste, l'existence de massacres commis au nom de l'islam en Occident ou ailleurs ne peuvent jeter la culpabilité sur le milliard de musulmans qui habitent la planète et qui se conduisent pacifiquement pour la majorité d'entre eux.

« Qui suis-je pour juger » ?

Suprême sacrilège, le terroriste osa cet amalgame dans une ville portant le saint nom du Christ, lui qui disait précisément : « Qui suis-je pour juger ? ». Car qui peut juger du coeur du croyant qui entre dans un lieu saint, mosquée ou église, sinon Dieu lui-même ? Il peut arriver que des habitudes sociales ou des dérives politiques suscitent la pratique religieuse, mais en général la majorité des croyants sont animés par la soif de Dieu qui est éminemment respectable quoiqu'on puisse penser des interprétations et des règles parfois fantaisistes qui l'accompagnent.

Cette contradiction, entre soif de Dieu et coutumes plus ou moins archaïques, résume toute la dualité de l'homme, à la fois tendu vers Dieu mais aussi rattrapé par de basses considérations terrestres, sociales ou politiques. L'homme est à la fois esprit et chair, en fonction des époques et des cultures les religions s'avèrent réceptives à l'une ou l'autre de ces deux tendances. Le Catholicisme lui-même n'a pas toujours su éviter la domination et l'oppression politique, mais l'apprentissage de la modernité et l'esprit de Vatican II ont permis de recentrer la religion chrétienne autour des valeurs immuables de foi, d'amour et de charité.  

Le retard de l'Islam ne justifie pas les violences contre les musulmans

Clairement, l'Islam contemporain n'a pas suivi cette même évolution, ou pas encore. Ses bases théologiques héritées d'une époque archaïque, plongeant ses racines dans l'Arabie du VIIième siècle, ne facilitent pas l'apprentissage de la liberté et du dialogue entre foi et raison. Chef de guerre, Mahomet confondait religion et politique, foi et intérêts personnels, spiritualité et vaine recherche de la gloire en ce monde.

Tout comme Charlemagne massacra les saxons païens, Mahomet précipita la mort de nombreux hommes et femmes au cours de ses guerres contre les païens adorateurs de pierres, ou contre ses opposants politiques. Le paroxysme de cette violence fut atteint lors de la bataille du fossé à Médine en 627, où tous les membres mâles de la tribu juive des Banu Qurayza fut massacrée, les femmes et les enfants déportés en esclavage.

Autant les musulmans conservateurs ont tort de ne pas reconnaître ce péché ? et quel homme même vertueux n'a jamais péché ?, autant il serait abusif de nier toute valeur spirituelle dans l'Islam. Car l'Islam parle aussi de Dieu, et c'est certainement le plus important. Il suffirait que des musulmans éclairés débarrassent l'Islam de ses vieilles interprétations archaïques, de sa vision rétrograde de la femme, de son mépris des autres religions, de son fantasme hégémonique, de sa violence trop longtemps contenue, de ses règles pointilleuses qui  encombrent l'esprit, pour qu'il devienne une vraie et noble religion, toute centrée sur l'amour d'un Dieu unique et miséricordieux.

L'enfermement de l'Islam dans la victimisation  

Malheureusement, bien que des intellectuels musulmans de bonne volonté entament ce travail de modernisation, l'islam est toujours emprisonné par sa vision politique, bien souvent animée par des puissantes étrangères comme l'Arabie saoudite, l'Iran, le Qatar ou l'Algérie. Et comme tout choix politique, l'Islam contemporain ne cherche pas à établir des ponts avec l'autre rive, mais plutôt à enfermer ses adeptes dans un rôle de combattant, en insistant sur la séparation entre « eux » et « nous », entre le « Dar al Islam » (terre d'Islam) et le « Dar al Erb » (terre de la guerre), dans une vision manichéenne qui est porteuse de violence, et peut provoquer en retour la violence. Quand ils ne recourent pas à l'agression directe, les islamistes multiplient les provocations dans le choix des menus scolaires, dans les horaires différenciés des piscines, dans la banalisation du burkini, dans l'imposition tacite du voile islamiste afin de couper les musulmans des non-musulmans, espérant que cette coupure provoque en retour l'incompréhension et la colère des populations non-musulmanes.

La responsabilité des autorités islamiques, de l'OIC aux imans issus des Frères musulmans, en passant par les wahhabites saoudiens, est totale dans cette sécession progressive des musulmans en augmentation rapide dans les pays occidentaux. Leur cynisme et leur mauvaise foi se manifestent dans leur réaction hystérique dès que des musulmans sont persécutés, et leur silence assourdissant quand des chrétiens ou juifs sont victimes d'indéniables attentats.

Le géopoliticien Alexandre Del Valle a calculé que les chrétiens ont 170 fois plus de risque de périr d'un attentat commis par des musulmans que l'inverse. Dès qu'un attentat islamiste est commis, la première réaction du recteur de la mosquée de Paris consiste à mettre en garde contre l'islamophobie pouvant résulter d'une telle action, comme si la vie des musulmans ou l'honneur de l'islam était la valeur la plus importante à ses yeux.

La dernière étape du plan de Daesh

En multipliant les attentats en France ou en Allemagne, Daesh a cherché à attiser la colère des populations occidentales, espérant justement cette réaction violemment islamophobe qui justifierait leur délire de persécution. Heureusement, en raison de la puissance de nos institutions, d'une réglementation stricte du port d'arme, et aussi grâce à la présence de partis populistes qui canalisent cette colère dans le cadre d'un état de droit, les Français ne tombèrent pas dans le piège grossier de Daesh.  

Or voilà qu'un seul homme, comme sorti de nulle part, a répondu présent à l'appel de Daesh pour lui offrir l'argument ultime qu'il peinait à obtenir : les musulmans seraient les éternelles victimes de l'Occident, il conviendrait donc de combattre l'Occident comme ils nous combattent.     

Qu'une personne sur 1 milliard, profitant d'une législation laxiste sur les armes à feu, finisse par commettre ce crime atroce alors que les occidentaux sont victimes depuis 30 ans d'attentats sanglants devrait au contraire faire réfléchir les musulmans éclairés sur le pacifisme très majoritaire de nos concitoyens, et les inciter à remettre en perspective ce drame épouvantable provoqué au final par les islamistes eux-mêmes.

Hélas, à cause du terroriste de Christchurch, il sera plus difficile de dénoncer les dérives de l'islam, et certaines organisations islamistes ne manqueront pas de plaider pour la pénalisation de l'islamophobie ou du blasphème. Rappelons que l'islamophobie, ou « peur de l'islam », n'est pas dirigée contre les musulmans en tant que personnes mais contre l'islam contemporain encore prisonnier d'une vision rétrograde de la religion, et que l'islamophobie peut justement être un moyen de libération des musulmans sincèrement attachés à Dieu.  

A cause du terroriste de Christchurch, les musulmans libéraux seront davantage dénoncés par les islamistes comme « complices » de l'Occident, retardant cette modernisation indispensable de l'Islam pour qu'il devienne enfin une religion compatible avec la modernité occidentale.

A cause du terroriste de Christchurch, le délire de persécution des institutions islamistes sera conforté. Oubliés les discriminations contre les non-musulmans, les attentats terroristes, la condamnation à mort des apostats, l'interdiction d'ériger des églises en Arabie saoudite, la lapidation des femmes adultères.

A cause du terroriste de Christchurch, les islamistes ont gagné une bataille décisive dans l'opinion mondiale, et même les femmes néo-zélandaises portent maintenant le voile islamiste par solidarité sans se douter qu'elles se soumettent désormais à la loi islamique, au détriment de leur liberté et de leur raison. L'inversion des rôles et responsabilités est totale, dans la plus grande confusion des valeurs.
 

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