Le lieu de naissance d'une nation
Plus qu'une oeuvre culturelle, Notre-Dame est aussi le lieu de naissance de notre nation, avec la cathédrale de Reims. Le roi Saint-Louis y déposa la couronne d'épines de la Passion, Philippe le Bel y convoqua les premiers états généraux, Napoléon s'y fit sacrer empereur, le général de Gaulle y chanta un Te Deum pour célébrer la libération de Paris.
Même si la France s'est constituée autour de son Etat royal, la France ne se réduit pas à son système politique mais se définit aussi par des valeurs qui puisent dans la foi catholique. Que seraient les « Droits de l'homme » si les Evangiles n'avaient jamais existé ? Comment imaginer les notions de liberté individuelle, d'égalité ou de justice sans l'enseignement du Christ ?
Bien souvent, les idées se rebellent contre leur matrice originelle, de sorte que les libéraux adeptes de la « révolution » veulent effacer l'origine chrétienne de la France et plus largement des nations européennes. La révocation des origines chrétiennes de l'Europe dans le projet avorté de Constitution européenne trahit ce syndrome oedipien des élites qui n'aiment pas la France et se croient citoyens du monde, survolant les ruines d'une France laissée à l'abandon et préférant voyager entre New-York, Bruxelles et Dubaï.
Car ce « nouveau monde » qu'ils nous promettent signifie en réalité la disparition programmée de l'ancien.
L'effondrement du vieux monde
Avec la charpente de Notre-Dame, c'est notre vieille France séculaire qui est en train de s'écrouler.
Si nous considérons que les deux poutres de notre nation résident dans le pouvoir et la religion, la fameuse alliance du trône et de l'autel, force est de constater que notre pouvoir s'exile à Bruxelles et que notre religion s'éteint dans l'indifférence moqueuse des médias. Les élites veulent substituer l'Europe à la France, et imposer les Droits de l'homme contre le Christianisme, mais réalise-t-on que l'Europe sert de tremplin de au mondialisme et que les Droits de l'homme professe en réalité le relativisme ? Qu'au lieu du renforcement de notre identité et de notre foi en l'avenir nous obtenons la dissolution et la vacuité de notre existence ?
L'Europe est une noble idée, mais malheureusement dévoyée dès les origines par ses pères fondateurs convertis au libéralisme et au consumérisme. Jean Monet appliqua scrupuleusement le projet américain d'un grand espace marchand pour écouler les productions américaines après la guerre, et l'adossement de la France à l'OTAN nous prive de souveraineté militaire, et donc de souveraineté technologique face aux Etats-Unis.
L'impuissance historique de l'Europe à endiguer l'immigration massive de 2015 manifeste notre incapacité à défendre nos normes et nos valeurs au sein même du continent. Le relativisme culturel conduit à l'abaissement de notre civilisation, la Joconde est mise au même plan qu'un masque peul, rien ne s'oppose à ce que les peuples européens en voie d'euthanasie soient remplacés par de nouveaux colons issus d'Afrique.
La dévalorisation de notre civilisation européenne réduite à un simple espace de libre-échange, ouverte aux productions et aux hommes, aboutit à sa minoration dans ce monde où les puissances émergentes, de la Chine à la Turquie, n'ont pas perdu de leur sentiment de supériorité et de fierté nationale.
Mais pour que la France laisse place aux supermarchés et aux foyers de migrants, il fallait qu'elle renonce à son identité, que les églises se vident et que les mairies ferment, que les autochtones déracinés fuient les métropoles pour échouer en zones périurbaines, entre deux rocades d'autoroutes.
La destruction programmée de notre patrimoine, en particulier religieux, fut déjà largement entamée par les révolutionnaires, elle se poursuit désormais au nom de la rentabilité, de l'économie et du modernisme. Des arguments pseudo-économiques sont mobilisés pour justifier l'abandon de notre héritage religieux, en réalité ils recouvrent un rejet viscéral du Christianisme par des élites converties à la franc-maçonnerie la plus anticléricale.
Des élites globalement cathophobes
Cette « cathophobie », omniprésente dans les médias et les formations politiques de gauche, s'observe dans la différence criante de traitement entre une profanation touchant une mosquée ou synagogue et une église. Dans le premier cas, le moindre tag injurieux suscite l'émoi national, des manifestations contre « le racisme et l'antisémitisme » sont organisées par le gouvernement, le « devoir de mémoire » est mobilisé pour inciter les Français au repentir contre leurs mauvais penchants. Dans le second cas, aucune réaction, le silence total. Il est vrai que la Conférence des évêques de France développe un immense courage en se taisant, préférant « ne pas mettre de l'huile sur le feu », quand d'autres religions passent à l'attaque et exploitent le moindre fait divers pour se victimiser et pourquoi pas obtenir des financements pour construite un nouveau lieu de culte.
Pour expliquer cette étonnante différence de traitement au pays de l'égalité, nos élites laissent entendre que certaines communautés auraient davantage été exposées à la persécution que d'autres, expliquant cette vigilance viscérale contre toute résurgence de la haine contre les juifs, et dans une moindre mesure contre les musulmans.
Mais si les juifs souffrent encore de l'antijudaïsme souvent d'origine musulmane, cela est moins vrai des musulmans qui fuient tellement l'islamophobie dans nos contrées qu'ils viennent massivement chez nous. En réalité un chiite est davantage exposé à la persécution en Arabie saoudite qu'en France, et un sunnite subit bien plus de vexations en Inde qu'en Allemagne. Globalement, les musulmans bénéficient d'une grande tolérance dans les pays occidentaux, ils peuvent s'afficher sans voile, et même avec voile, sans grande crainte de persécution.
Mais plus fondamentalement, la différence de traitement entre chrétiens et musulmans relève de la supercherie la plus absolue, quand on considère l'état des persécutions religieuses dans le monde. Nos journalistes auraient-ils entendu parler des attentats antichrétiens au Sri-Lanka ? Des processions d'enfants catholiques nigérians massacrés par des islamistes ? Des vexations quotidiennes contre les algériens évangéliques ? Des destructions systématiques d'églises au Pakistan ou en Chine communiste ? Comment peut-on laisser entendre que les musulmans mériteraient plus de considérations que les chrétiens qui ont environ 300 fois plus de risque de périr d'un attentat en terre d'islam que l'inverse ? Des milliers de « Notre-Dame » qui s'effondrent dans le silence
Tout près de chez nous, même si le rejet du Christianisme n'atteint pas la même violence qu'ailleurs, les profanations des lieux de culte chrétiens sont traitées avec indifférence ou sarcasme comme l'illustre l'hystérie prémonitoire des Femen brisant des cloches à Notre-Dame.
Et à côté de ces attaques volontaires, de centaines de petites « Notre-Dame » s'effondrent en raison de la négligence de nos élus.
Environ 8000 édifices religieux sont en mauvais état, dont 800 en péril, et beaucoup de communes ne remplissent pas leur obligation de restauration, préférant acheter la paix sociale et le vote des électeurs en construisant de nouveaux stades afin que les nouveaux demi-dieux du foot, souvent d'origine africaine, s'y produisent dans une débauche d'excitations populaires.
Notre pays préfère débourser des milliards pour les jeux olympiques ou ériger des HLM laids et monotones pour abriter les « nouvelles populations », mais laisse dépérir un patrimoine millénaire que le monde nous envie pourtant.
Mais si nous laissons dépérir notre patrimoine, que restera-t-il à la France ? Les Chinois ne finiront-t-ils pas par se lasser d'un pays piétine ses plus belles créations, craignant cette atmosphère de guerre civile ponctuée de conflits sociaux, d'attentats islamistes et d'agressions physiques contre leurs personnes ?
Les catholiques doivent revenir sur terre
Indiscutablement, la culture de l'ouverture de l'Eglise au monde moderne, qui atteint sa caricature la plus grotesque avec l'immigrationiste pape François, a contribué à cette acceptation de la violence sociale et culturelle contre les chrétiens. A force de ressasser nos propres fautes, nous laissons croire que les autres religions ou systèmes de pensée sont exempts de reproches, toute le péché du monde comme reposant sur les épaules des seuls chrétiens.
Pourtant le chrétien doit garder en mémoire que seule la Vérité doit guider ses pas, et que la recherche de la vérité exige par exemple de détromper certains musulmans sur une fausse vision de Dieu empreinte de superstition et de violence. La vérité nécessite de rappeler les origines chrétiennes de l'Europe, de lutter contre la culture de mort qui entache la procréation, de s'opposer au relativisme qui annihile notre désir de progrès. Alors seulement la renaissance de notre civilisation, symbolisée par la reconstruction de Notre-Dame, redeviendra possible.
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