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Education nationale : les réformes nécessaires

Contre la crise de l'Education nationale, il convient de remettre le mérite au coeur de l'école. Conséquence immédiate, la fin du collège unique s'impose pour mieux adapter la scolarité à la diversité des profils. Afin d'attirer les meilleurs éléments, les professeurs doivent être mieux rénummérés sous la direction d'un véritable chef d'établissement. Toutes ces mesures nécessitent la forte implication des parents qui pourraient davantage donner leur avis au sein d'assemblées pédagogiques.

La fin du collège unique

Contre cette dérive de l'égalitarisme, il convient de réagir. En premier lieu, il serait nécessaire d'abandonner le collège unique qui aboutit à la massification scolaire. Des collèges techniques permettraient aux adolescents, surtout à cet âge de grands bouleversements psychologiques, de se réaliser à travers l'apprentissage d'un métier. Le désir pratique de certains élèves s'accorderait à un enseignement mettant en valeur des réalisations concrètes qui renforcent la confiance du jeune dans sa capacité à construire et à se construire.

Le passage au lycée technique serait facilité et non plus synonyme d'échec. Le lycée technique souffre également d'une obligation de scolarité jusqu'à l'âge de 16 ans. En effet, comme cet âge correspond grossièrement à l'entrée en première, ces lycées sont contraints d'accepter les élèves en rupture de scolarité, avec des effets néfastes sur la motivation et l'assiduité des autres élèves. Pour casser cette logique de ramasse-miettes scolaire, une seconde réforme importante consiste à rétablir la scolarité obligatoire jusqu'à l'âge de 14 ans, autrement dit jusqu'au collège inclus. Le brevet des collèges retrouverait alors son utilité, sanctionnant les connaissances pratiques de l'élève en fin de scolarité obligatoire.  

Bien entendu, la pénurie des métiers manuels trouverait une réponse immédiate dans la revalorisation de ces filières au sein du système éducatif. Les stages techniques en entreprise renforceraient ses capacités d'adaptation dans le monde réel, réduisant considérablement le risque de chômage. Le développement de collèges et lycées techniques réduirait la durée de scolarisation et accélèrerait l'entrée dans la vie active. Cette précocité professionnelle aurait des avantages sur la durée de cotisation à la retraite, qui serait mécaniquement augmentée, ainsi que sur le coût global de l'Education nationale puisque le nombre de professeurs serait réduit dans le supérieur et accessoirement dans le secondaire.

La coexistence de collèges académiques et techniques n'empêche nullement l'existence de passerelles, lorsque le désir ou le niveau d'un élève permet une admission en cours de cursus, ou même après quelques années d'activité professionnelle. Ce système, loin d'être figé, offre une souplesse nécessaire à l'évolution d'un jeune qui peut révéler ultérieurement des capacités techniques ou académiques. Mais le rétablissement des collèges spécialisés, académiques ou techniques, nécessite davantage de cohérence dans la pédagogie prodiguée au sein de l'établissement.

L'assemblée pédagogique

Les enfants, ou plus exactement les parents les représentants, doivent être considérés comme les clients finaux d'un système éducatif qui contribue directement à leur insertion sociale et économique. Cette évidence, qui n'est malheureusement pas partagée par certains syndicats noyautant le système, doit être rétablie afin d'?uvrer à une Education nationale authentiquement démocratique et responsable. Dans ces conditions, il devient nécessaire que les parents et l'ensemble des français pèsent réellement sur les décisions pédagogiques.

Troisième réforme d'envergure, dans chaque académie réduite à l'échelle régionale, une assemblée pédagogique formée à part égal de représentants de parents d'élèves et d'élus locaux déciderait par voix majoritaire du contenu des programmes, du choix des livres, des associations agréés pour intervenir dans le périmètre scolaire. Le pragmatisme de cette assemblée garantirait l'intérêt de l'enfant face aux expérimentations, voir aux manipulations mentales qu'opèrent des groupes partisans, souvent gauchistes ou libertaires. Elle veillerait à l'intérêt suprême de l'enfant qui attend du système éducatif la transmission des connaissances élémentaires en vue de sa future insertion économique et sociale. Une fois saisie par l'Etat, cette assemblée serait compétente pour trancher des questions relatives aux approches pédagogiques, par exemple la méthode de lecture syllabique ou semi-globale. Enfin elle assurerait la nomination des directeurs d'établissements.

Un directeur encadrant des professeurs mieux payés

Une quatrième réforme consiste à supprimer le statut de proviseur au profit de directeur qui aurait pour fonction de veiller à la qualité pédagogique dans son établissement, dans les limites fixées par l'assemblée pédagogique. Actuellement, ce sont les inspecteurs d'académie et non les proviseurs qui évaluent et sanctionnent la qualité d'enseignement d'un professeur. Les proviseurs n'ont aucun pouvoir de recrutement sur les professeurs imposés par l'académie selon un système de points qui favorise l'ancienneté. Les professeurs ne sentent donc pas liés à la politique d'un établissement, et la distance avec leurs inspecteurs ne favorise pas un suivi efficace de leurs compétences. Contre cette tendance, un véritable directeur ayant pouvoir de recrutement peut davantage contrôler la qualité d'enseignement d'un professeur, accompagner son évolution, récompenser son talent selon des critères objectifs.  

La reconnaissance du mérite ne peut plus se contenter de palmes académiques chers à Topaze. Les bons professeurs doivent bénéficier d'un système de primes accordés par le directeur. De même une part de variable directement liée au nombre de jours de présence permettrait de limiter les abus. L'augmentation générale des salaires enseignants, qui sont moins élevés qu'en Allemagne, s'avère nécessaire pour rétablir l'attractivité de la profession et attirer les éléments méritants. Du temps de la troisième république, le maître d'école était auréolé de prestige et bénéficiait d'un revenu comparativement plus élevé qu'aujourd'hui. Ces avantages ont disparu du fait même de la massification scolaire qui a démocratisé, et donc paupérisé le statut de professeur. Une fois que la massification scolaire aura été réduite, que la réduction des effectifs permise par une optimisation des ressources et une pyramide des âges inversée aura été entamée, alors une meilleure politique salariale deviendra financièrement possible.

La question du financement ne doit plus être dédaignée, tant le niveau de dépenses que constitue l'Education nationale, le premier poste du budget national, suscite des interrogations légitimes. Dans la philosophie d'établissements scolaires contribuant concrètement à l'insertion économique des élèves, il n'est pas absurde que ces derniers, ou plus exactement leurs parents, participent financièrement aux frais de scolarité. Les frais d'inscription doivent naturellement demeurer assez limités pour ne pas décourager les familles pauvres. Mais dans le même temps, elles doivent être suffisamment lisibles pour responsabiliser les parents dans l'éducation de leurs enfants. Par exemple un montant de 100 euros par année et par enfant rapporterait un demi-milliard d'euros à l'Education nationale, et ne pèserait pas plus sur les familles de deux enfants que le prix d'une connexion Internet. 

L'école, reflet d'une société malade

Bien entendu, comme nous le suggérions précédemment, ces réformes demeureront vaines tant que les raisons sociétales à l'origine de la baisse de niveau n'auront pas été réglées. L'arrêt d'une immigration de peuplement, le rétablissement de l'autorité, la fin de l'égalitarisme sont les conditions indispensables pour préparer un retour vertueux de l'excellence scolaire. Reflet d'une société contaminé par le relativisme de mai 68, l'Education nationale s'accroche encore à ses utopies progressistes, avec des conséquences graves sur le développement de la jeunesse et sur la préparation de la nation aux enjeux de la mondialisation. Alors que les pays d'Asie engrangent d'admirables résultats scolaires, aidés par une uniformité ethnique produisant du consensus ainsi qu'une culture axée sur les valeurs familiales, les jeunes occidentaux s'enfoncent dans une logique de médiocrité qui aboutira mécaniquement au recul historique des économies développées. L'inversion de l'effet Flynn, autrement dit la baisse récente des capacités cognitives des jeunes européens, semble attester d'une lente décadence d'autant plus pernicieuse qu'elle se manifeste sur le long terme.     

Pourtant, notre civilisation possède les ressources nécessaires pour refuser cette pente fatale. L'intégrisme libertaire et l'égalitarisme militant ne consistent qu'en une déformation des valeurs de liberté et de dignité humaine qui ne sont plus éclairées par la raison et le principe du bien commun. La raison et le bien commun, autant de valeurs fondamentales que la révolution nationale se propose justement de réhabiliter, préparant les esprits à une vision plus pragmatique de l'Education nationale, à la fois attachée à l'émergence du mérite et soucieuse de répondre aux besoins réels de notre société.   

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