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La pauvreté aujourd'hui

Les appels récurrents du pape François à l'accueil de la misère du monde, surtout quand elle prend la forme de migrants musulmans qualifiés de « chair de l'Eglise », nous interroge sur les ressorts culturels et psychologiques de cette ardente fascination pour la figure d'un pauvre d'autant plus adoré qu'il véhicule un exotisme brûlant et hâlé. Se croyant peut-être aux premiers temps du Christianisme, le pape semble confondre les réfugiés syriens rapidement qualifiés de chrétiens aux disciples de Saint-Paul quittant Damas pour remonter sur Rome, bâton de pèlerin et pieds nus frappant la poussière d'un sol corrompu par l'hédonisme des sociétés païennes.

Un aveuglement lourd de conséquences

Refusant d'admettre que l'Europe joue sa survie face au déferlement  démographique de l'Islam, le pape sud-américain amalgame les vrais persécutés chrétiens aux migrants principalement musulmans, oubliant que les premiers ont déjà été jetés à la mer par une partie des seconds, et que pour se payer une traversée à plusieurs milliers d'euros, la misère n'est probablement pas le seul motif de l'invasion.  

Les pauvres ne sont pas ceux qu'on croit, ni les riches ceux qu'on imagine. Aussi comment expliquer un tel aveuglement ? Bien sûr l'acceptation passive de l'immigration procède essentiellement de cette détestation de soi qui caractérise « l'homme blanc » depuis la seconde guerre mondiale. Mais l'image glorifiée du pauvre joue un rôle essentiel dans cette culpabilisation qui nous empêche de réagir, car semblant entrer en résonance avec l'héritage moral du Christianisme. Pourtant le Christianisme ne  reconnait par tous les droits aux pauvres, en particulier le droit de détruire les nations et l'ordre naturel nécessaire aux civilisations.  

L'évolution de l'Eglise sur les droits du pauvre


Bien que les évangiles valorisent les pauvres et que l'idéal de pauvreté constitue une constante de l'engagement monastique, l'Eglise a toujours veillé à la préservation de l'ordre social garanti par les princes et les puissants. L'amour des pauvres consistait d'abord dans le respect des règles et l'obéissance au souverain établi par Dieu pour assurer précisément la sécurité des plus fragiles dans un monde hostile et dangereux. La loi naturelle, qui reconnaît le droit des forts à exercer une domination raisonnable sur les faibles, était pleinement intégrée dans la morale chrétienne farouchement hostile au désordre.     

Ce n'est que récemment que l'Eglise refusa cette vision inégalitaire avec le tournant social formulé  par Léon XIII dans son encyclique Rerum Novarum. Soucieuse de rétablir le lien social avec les ouvriers et inquiète de l'influence grandissante du marxisme, l'Eglise crut habile d'endosser les principes socialistes en réclamant la fin des inégalités économiques et politiques frappant le prolétariat. Ralliement à la République, condamnation de l'Action française, acceptation des Droits de l'homme, expérience des prêtres-ouvriers marquèrent une évolution sociale naturellement amplifiée par le concile Vatican II et les papes progressistes Paul VI, Jean-Paul Iier et maintenant François. Si Paul VI rata la pleine réconciliation avec la société civile en raison de son encyclique Humanae Vitae, « l'offre préférentielle pour les pauvres » se développa jusqu'à orienter abusivement la position de l'Eglise sur tous les sujets sociaux, de l'immigration d'origine subsaharienne à la défense des Roms vivant aux crochets de la sécurité sociale.  

Pourtant cette option systématique pour les « plus démunis » n'est pas conforme aux principes des Evangiles contrairement aux affirmations des évêques formatés par la JOC. Tout simplement parce que le pauvre du temps de Jésus n'a rien à voir avec le « pauvre » d'aujourd'hui, et qu'appliquer textuellement les propos du Christ dans le contexte actuel relève d'un contresens moral et spirituel.

Le « pauvre » d'aujourd'hui, un riche selon les normes du temps de Jésus

Le « pauvre » de nos sociétés occidentales bénéficie d'un niveau de vie éminemment élevé par rapport aux critères du siècle dernier et à fortiori de l'époque du Christ. Un « pauvre » qui bénéficie d'un revenu fixe comme le RSA, pouvant ainsi vivre sans travailler, bénéficier d'un HLM doté du confort moderne, se chauffer l'hiver, profiter de l'eau courante, se soigner dans d'excellentes conditions, utiliser Internet, regarder la télévision, visiter gratuitement des musées et même passer les vacances à la mer dans des centres d'accueil pour revenus modestes fait plutôt figure d'ultra-riche pour le contemporain de Jésus. Dans ces conditions, pourquoi comparer deux situations qui n'ont rien à voir et continuer à plaindre les « pauvres » au nom des Evangiles alors qu'on ne parle pas du tout des mêmes personnes ? Pourquoi se lamenter de la persistance de la « pauvreté » alors que le seuil de pauvreté est calculé comme la moitié du revenu médian, de sorte que les « pauvres » d'une société riche sont mieux dotés que les riches d'une société pauvre ?

Conscient de ce paradoxe, le pape Jean-Paul II avait bien compris que la pauvreté matérielle était en voie de disparition dans nos sociétés d'abondance, mais que de nouvelles pauvretés se développaient, plus liées à la solitude, la perte du lien familial, la désespérance. Ces pauvretés relationnelles sont aggravées par le vieillissement et la maladie, deux tares qui sont pudiquement masquées dans une société qui méprise toute transcendance spirituelle et s'avère incapable de donner du sens aux écueils de la vie.      

La responsabilité des individus face à leur pauvreté


A une époque où la société développe un effort considérable pour sortir les « pauvres » de leur précarité matérielle, la question de leur responsabilité dans leur mode de vie se pose. Bien sûr, nous ne sommes jamais totalement libres de nos choix, mais la prégnance de comportements attendant tout de la collectivité oblige à reconnaître l'existence d'un assistanat qu'ignorait complètement le Christ. En clair, le pauvre contemporain de Jésus était un paysan dont la guerre a ravagé les récoltes, ou un épileptique rejeté à cause d'une prétendue possession diabolique, en tout cas une personne qu'on ne pouvait accuser d'avoir délibérément choisi son état de pauvre. Cela est moins évident pour les « pauvres » d'aujourd'hui, en particulier les bénéficiaires du RSA qui préfère toucher les allocations plutôt que de se lever tôt pour aller travailler. La valeur travail est dévalorisée à cause d'une pression fiscale qui ne récompense pas l'effort, de même que l'oisiveté est encouragée par la générosité d'un filet social qui piège les chômeurs dans l'inactivité.
 
Cette responsabilité individuelle dans sa propre pauvreté rejoint la parabole des talents qui condamne le « moins riche » pour avoir enfoui son seul talent au lieu de le faire fructifier. L'amour des pauvres ne s'étend pas aux profiteurs et aux calculateurs de prestations sociales. Prestations sociales que convoitent les migrants dont il serait également abusif d'évoquer la pauvreté christique.  
 
La pauvreté très relative des migrants

Qualifier de pauvres des migrants capables de débourser 10 000 euros pour traverser de la Méditerranée relève d'une sinistre farce. Ceux qui entreprennent le voyage ne meurent pas de faim et pourraient même faire fructifier leurs talents dans la création locale de richesses, mais sont en réalité éblouis par le désir d'enrichissement rapide aux dépends des contribuables occidentaux. De même l'émigration des étudiants africains, pourtant si nécessaires au décollage économique du continent noir, relève d'un plan de carrière qui méprise le service attendu au pays, comme le dénonce avec justesse les évêques africains plus lucides que leurs homologues occidentaux. Cette propension à émigrer pour « gagner plus » touche logiquement les classes intermédiaires ou même aisées, ces dernières utilisant des moyens plus discrets que de vulgaires rafiots pour conquérir l'Occident.  

L'impression de pauvreté dépend donc fortement de nos présupposés entretenus par l'idéologique dominante. Qualifier de pauvre un ouvrier nigérian parce qu'il dispose d'un salaire mensuel de 70 dollars est absurde, car il faudrait comparer ce salaire avec le coût local des dépenses courantes, en particulier l'alimentation et le logement. La famine n'existe plus en Afrique, l'espérance de vie augmente, la mortalité infantile se réduit, le SIDA et le paludisme reculent, la croissance économique africaine dépasse 5%, des autoroutes flambant neuves sillonnent le continent, des équipements modernes construits par les Chinois poussent comme des champignons, une bourgeoisie noire émerge dans les mégalopoles africaines. Si le travailleur africain ressent de la frustration à cause d'un niveau de vie qui s'élève trop lentement malgré le développement réel de son pays, c'est surtout en raison d'une croissance démographique dont la rapidité et l'ampleur déstabilise les sociétés traditionnelles et réduit l'augmentation individuelle de richesses. L'impuissance à juguler une fécondité galopante, voilà le véritable responsable des maux africains. Outre les rivalités ethniques que cette pression démographique exacerbe, l'explosion de la population africaine engendre une puissante émigration dont nous subissons les conséquences. Plus les sociétés sont archaïques et hostiles à la condition de la femme, plus elles engendrent une multitude de jeunes dés?uvrés et frustrés, futurs candidats à l'émigration ou au djihad.  

La culpabilisation des occidentaux

Ne nous trompons pas : cette image fausse d'une pauvreté exogène vise à culpabiliser les « petits blancs » pour qu'ils acceptent sans broncher ce grand remplacement de population dont ils seront les principales victimes. Les élites actuelles, contaminées par le poison du relativisme qui s'est distillé jusqu'à la tête de nos évêques, portent une lourde responsabilité dans le désastre d'une civilisation qu'on euthanasie dans l'indifférence générale. Constantinople tomba aussi à cause de l'inconscience des élites morales et spirituelles qui discutaient encore du sexe des anges alors que les Turcs s'apprêtaient à ravager la ville. La présence chrétienne continue toujours de mourir sur les terres l'ancien Empire byzantin, preuve qu'une illustre civilisation peut disparaître à cause de la trahison de ses élites.   

Contre cette sombre perspective, nous devons réagir. Le refus de notre effondrement civilisationnel exige la mobilisation d'instincts de conservation et de combat forts éloignés de la sensiblerie actuelle. Certes l'amour des pauvres reste une pratique honorable, mais l'amour consiste aussi en la fermeté nécessaire au redressement de la personne. L'entretien des réseaux mafieux au nom de l'humanisme ne relève pas d'une attitude morale mais d'un grave dérèglement de l'esprit. Avec l'amour de ses proches, l'amour de la patrie, autrement dit le respect des racines anthropologiques de la nation en conformité avec la loi naturelle, relève seule d'une attitude vertueuse qui déterminera la survie de notre civilisation issue du Christianisme.  

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