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Le retour de Sarkozy ou l'hypnose du peuple

Depuis une trentaine d'années, les élections présidentielles ressemblent à une farce politique dont les principales victimes sont les Français impatients de réformes. A cause d'un système à deux tours qui obligent à la séduction de son camp avant un recentrage qui aseptise les idées fortes, ces élections donnent l'impression d'une tromperie continue entre le discours volontaire du premier tour et les actes timorés une fois arrivé au pouvoir. La déception se manifeste alors au sein d'une opinion publique qui jette aux orties ce qu'elle avait adoré la veille, contribuant à la défiance des politiques isolés comme des singes en cage. Continuant à bomber le torse pour mimer une audace réformatrice inexistante, montrant les dents pour signifier une opposition factice, les parlementaires UMP et PS miment la confrontation mais conduisent en réalité la même politique. Et parmi ces spécialistes de la tromperie politique, Nicolas Sarkozy constitue un spécimen particulièrement remarquable.

La manoeuvre habile de 2007

Conscient de ce divorce entre l'opinion publique et ces politiciens carriéristes dont Jacques Chirac représente l'aboutissement calamiteux, Nicolas Sarkozy man?uvra habilement en 2007 en feignant une rupture avec l'ancien président virant à gauche. La rupture avec le chiraquisme enthousiasma un électorat conservateur et patriote qui se renforce structurellement depuis que la mondialisation effrite notre vieille nation. Alors qu'il avait remporté la bataille idéologique, Nicolas Sarkozy commit l'erreur de l'ouverture à gauche dans la composition de son gouvernement, avec la nomination de Bernard Kouchner ou de Martin Hirsch. Ce gadget à destination de la microsphère médiatique créa un trouble manifeste parmi les militants qui eurent le sentiment d'avoir été spolié d'une victoire légitime. Maître en prestidigitation politique, Sarkozy fit disparaître dans son chapeau mondialiste les réformes qu'attendaient les Français, en matière d'économie, d'éducation, d'immigration et d'Europe. 

Une économie fossilisée

Le maintien des 35 heures donna un signal de renoncement face à la réforme attendue du marché du travail. La France se distingue toujours par un nombre d'heures travaillés parmi les plus faibles de l'OCDE, environ 1500 heures par an et par habitant contre 1 800 aux Etats-Unis et 2100 en Corée du sud, ce qui explique en partie notre perte de productivité.

La dette publique augmenta fortement sous Nicolas Sarkozy, passant de 63% du PIB en 2007 à 84% en 2012. L'habitude d'acheter la paix sociale au détriment des réformes explique ce déséquilibre croissant entre les recettes et les dépenses plombées par le recrutement massif de fonctionnaires. Car contrairement à son affichage politique, Nicolas Sarkozy ne réussit pas à maîtriser l'inflation du nombre de fonctionnaires qui passa sous son mandat de 5.2 à 5.4 millions d'agents, soit une augmentation de 3.8 %. Différents avantages catégoriels furent maintenus sous son mandat, ainsi les régimes spéciaux ou le calcul avantageux des retraites pour les fonctionnaires.

La crise des dettes publiques de 2008 aurait pu servir d'argument décisif en faveur des réformes de compétitivité. Mais au lieu de ce courage politique, Sarkozy succomba à la même léthargie que Jacques Chirac en 1997, probablement incapable de penser l'économie en termes de redressement national. 

Une Education en friche

La lente dérive de l'Education nationale noyautée par les trotskystes s'accéléra sous son mandat, les principes égalitaristes  continuant à entraver l'expression du mérite. La réforme des rythmes scolaires ne fut pas imaginée par les socialistes, mais par l'ancien ministre UMP Xavier Darcos qui estimait nécessaire d'ouvrir davantage l'école aux activités ludiques. Les lobbies féministes et homosexuels répandirent leur propagande au sein des établissements scolaires sous la bénédiction de Luc Ferry ou Valérie Pécresse, contredisant le principe d'une école censée transmettre des savoirs au lieu du formatage idéologique des élèves.

Les récents rapports de l'OCDE démontrent une chute globale du niveau des élèves français, davantage perceptible sur le long terme. La profondeur du phénomène traduit un lent déclin dont les origines remontent à plusieurs dizaines d'années. Comme tous les politiques qui se succèdent depuis la réforme du collège unique sous le ministre Haby, Nicolas Sarkozy demeura complice de cette dégradation en ne posant pas clairement le problème de la contradiction entre massification scolaire et excellence pédagogique. La peur des syndicats paralysa l'action d'un président incapable de solutions fortes, ainsi la fin du collège unique, l'autonomie des établissements, la responsabilité pédagogique du proviseur, le déplacement des éléments perturbateurs, la sélection en première année universitaire. D'autant que l'immigration aggrave la faillite d'un système éducatif tiré vers le bas.

Une immigration galopante

Nicolas Sarkozy développa sur l'immigration un double discours particulièrement destructeur. Ce double discours s'explique autant par l'aveuglement de nos élites que par la complaisance de Nicolas Sarkozy face au grand capital assoiffé de main d'?uvre tiers-mondisée. Aucune mesure forte ne limita drastiquement l'afflux d'immigrés, violant le pacte moral qui unissait le président aux électeurs patriotes de 2007.

Contredisant son discours reposant sur la valeur travail, Sarkozy renonça à l'abolition du regroupement familial dont on sait qu'elle développe une immigration d'assistanat aux dépend d'une insertion par le travail.

A aucun moment Sarkozy n'envisagea de supprimer l'Aide Médical d'Etat (AME) qui coûte maintenant un milliard d'euros et consiste à soigner gratuitement des immigrés clandestins aux frais des Français qui cotisent, riches ou pauvres.

Le nombre d'immigrés légaux rentrant sur notre territoire s'éleva à environ 200 000 par an, soit un niveau équivalent à celui pratiqué à l'époque de Jacques Chirac ou Lionel Jospin. Le faible niveau des expulsions, environ 38 000 en 2012, ne permit pas de compenser l'afflux massif de Roms qui profitèrent de la dérèglementation européenne. D'ailleurs la « fameuse aide au retour » servit surtout à créer un juteux trafic dont abusèrent les Roms en multipliant les aller-retours entre l'Europe de l'est et la France, de sorte qu'elle constitua un tonneau de Danaïde aux frais des contribuables.

Ce laxisme est également utilisé par les ennemis de la nation, ainsi les forces obscurantistes liées à l'islam. 

L'organisation de l'islam politique

Alors que les Français attendirent le renforcement des principes laïcs, Sarkozy créa le Conseil Français du Culte Musulman dont les élections internes furent remportées par l'UOIF, proche des Frères musulmans. L'Etat organisa donc l'unité d'un front musulman noyauté par les tendances les plus hostiles à la laïcité française, offrant une caisse de résonnance aux pourfendeurs de la loi contre le voile intégral. Consacré représentant légitime des musulmans de France, l'UOIF peut exercer son autorité sur les consciences musulmanes et orienter les tâtonnements d'un Etat angoissé à l'idée de contrarier la masse musulmane en expansion démographique.
 
La trahison du peuple sur l'Europe

Mais Nicolas Sarkozy trahit également le peuple français sur les questions européennes. Son hostilité affichée à l'entrée de la Turquie en Europe n'empêcha pas l'ouverture avec Ankara de 9 nouveaux chapitres d'adhésion entre mars 2007 et décembre 2009. Plus la Turquie se moque de l'Europe en occupant militairement un territoire européen comme la Chypre ou en islamisant une société autrefois laïque à l'initiative de l'AKP, plus les européens ouvrent leurs sinistres portes à l'immense mastodonte asiatique qui menace de piétiner notre modèle de vie laïc et démocratique inventé 25 siècles plus tôt à Athènes. 

Mais la vraie démocratie est méprisée par les eurocrates vexés par le rejet de la constitution européenne lors du référendum français de 2005. Piétinant la voix du peuple, Nicolas Sarkozy fit entériner par voie parlementaire ce que les Français avaient souverainement rejeté, ainsi les principales dispositions du Traité constitutionnel repris dans le traité de Lisbonne d'octobre 2007. Par ce tour de force violant la souveraineté populaire, la commission européenne acquit l'initiative législative sans contrôle sérieux des Etats, ni même du parlement européen seulement consulté sur sa formation. La Charte des droits fondamentaux, également rejetée par le référendum de 2005, fut réintroduite tel un cheval de Troie limitant la capacité des Etats à maîtriser leur politique migratoire. D'ailleurs l'absence de ratification de cette charte par le Royaume-Uni démontre une nouvelle fois la lucidité dont les Anglais sont capables, s'agissait de la défense de leurs intérêts vitaux
 
Une politique étrangère sous la coupe de BHL


La politique étrangère subit l'influence désastreuse  d'un Bernard Henri Lévy manichéen et moralisateur. Alors que Kadhafi donnait des gages de repentir en approfondissant la lutte contre le terrorisme et l'immigration clandestine, Nicolas Sarkozy décida de renverser le dictateur libyen, créant une zone d'anarchie aux portes de l'Europe. L'écroulement de l'Etat libyen entraîna le renforcement des forces islamistes sur les rives de la Méditerranée, la diffusion d'armes à destination des djihadistes en Afrique, l'explosion de l'immigration depuis les rives de la Cyrénaïque. 

Il en fallut de peu que le même scénario se reproduise en Syrie, tellement Nicolas Sarkozy fut contaminé par le « droit d'ingérence » tristement théorisé par BHL. Nous aurions alors facilité l'extension du fascisme vert du Liban à Bagdad, entrainant l'extermination complète des Chrétiens d'Orient dont le sort ne suscite bizarrement pas la même compassion que les Bosniaques musulmans de Sarajevo en 1995. Cette faillite du droit d'ingérence valide les avertissements de Samuel Huntington dans son fameux « Clash of Civilizations » complètement compris de travers par les médias simplificateurs. En effet, le géopoliticien américain prévenait que la restauration de l'ordre serait mieux acceptée par une puissance culturellement proche des belligérants, et donc que ni Georges Bush, ni son mentor Nicolas Sarkozy n'avaient légitimité à imposer la démocratie à des pays appartenant à un autre monde civilisationnel.

Une vengeance personnelle


Malgré tous ces échecs, revirements, trahisons et renoncements, Nicolas Sarkozy croit le peuple français assez stupide pour recommencer l'erreur de 2007. Mu par son orgueil, Nicolas Sarkozy s'imagine déjà le candidat naturel de la droite pour la prochaine échéance présidentielle. Il est vrai que son éviction par le plus mauvais président de l'Histoire, en l'occurrence François Hollande, constitue une humiliation qu'il se doit de relever. Ainsi son retour relève davantage d'une vengeance personnelle que d'une saine volonté de sauver la France des démons socialistes. 

Au contraire, seule une force politique ayant posé un regard lucide sur le déclin de la France peut sauver notre nation malade du mondialisme agressif. Cette force politique, c'est celle du Front National qui, avec Marine Lepen, saura « déménager » les éternels profiteurs de l'UMP qui ne croient plus en la France. 



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