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La faillite de la Vème République

Le mandat catastrophique de François Hollande suscite une interrogation légitime quant à la pertinence de nos institutions centrées sur la figure présidentielle. La Vème République est-elle réellement armée face à la médiocrité d'un homme exerçant seul la magistrature suprême ? L'exacerbation médiatique des défauts humains n'amène-t-elle pas au pouvoir des individus trompant le monde sur leur image, ou plutôt sur leur « anti-image » dans le cas de Hollande versus Sarkozy ? Le débat d'idées n'est-il pas relégué au deuxième plan devant l'omniprésence d'un candidat se prenant pour Héraclès soulevant le monde ?  

Plus généralement, nos institutions ne contribuent-elles pas au déclin de notre pays, à l'incapacité de mener des réformes structurelles, à protéger les Français d'une mondialisation imposée dogmatiquement par l'Europe ?

Des habits présidentiels taillés pour le général de Gaulle


Rappelons que la Vème République répondait à l'instabilité parlementaire antérieure à 1958, adaptée à la personne du général de Gaulle et rentrant en résonnance avec le souvenir monarchique du pouvoir. Incarnant le père de la nation, le général pouvait entreprendre des réformes structurelles pour moderniser le pays, apaiser les blessures de la guerre, donner un horizon de progrès à une population désarçonnée par la débâcle, le danger du communisme et la perte des colonies.

L'opportunité de ce régime taillé à la stature exceptionnelle du général pouvait se défendre, mais la question réside plutôt dans l'adaptation de ce régime aux m?urs de notre époque.

Une époque immorale qui contamine l'exercice du pouvoir


En effet, l'égoïsme des enfants gâtés de mai 68, lesquels exercent maintenant le pouvoir politique et médiatique, ruine toute idée de transcendance morale dépassant le cercle de ses intérêts personnels, comme l'explique le philosophe Luc Ferry dans son livre « L'Homme dieu ». Méprisant les valeurs supérieures comme Dieu, la Nation ou même l'idée de Progrès, les disciples de Cohn-Bendit n'obéissent plus qu'aux pulsions de leur désir consumériste, leur soif insondable de l'argent, leur luxure décomplexée.

Même les Droits de l'Homme ne peuvent remplir le rôle d'une religion laïque structurante, car exclusivement orientés sur les droits et non les devoirs du citoyen envers la cité. A quoi servirait un système de croyances qui n'inciterait pas au sacrifice de sa personne pour le bien public ? Imprégnée de l'égalitarisme marxiste, la déclaration onusienne de 1948 incite clairement à la défense égoïste de ses avantages catégoriels ou communautaires au détriment de la collectivité nationale. 

Ainsi perdu dans le relativisme moral et la jouissance de l'instant présent, l'homme politique contemporain adopte des postures d'autant plus moralisatrices qu'elles servent à dissimuler l'immoralité de son action.

Les socialistes ou le summum du cynisme politique


Les socialistes représentent parfaitement cette tromperie entre les bonnes paroles et les actes. Les socialistes imaginent de nouvelles taxes pour spolier les riches, mais placent leur argent en Suisse pour échapper au fisc. Les socialistes prétendent défendre les pauvres, mais déstructurent la famille qui demeure le meilleur rempart contre le chômage et l'exclusion. Les socialistes ouvrent les portes des prisons, mais se retranchent derrière leur digicode des beaux quartiers parisiens. Les socialistes se voilent dans le drapeau immaculé de l'antiracisme, mais mènent une politique de mépris envers les petits blancs obligés de fuir les quartiers envahis par le communautarisme musulman. 

Cette tendance au cynisme politique trouve en François Hollande son aboutissement calamiteux. Cependant, elle procède d'une longue évolution allant vers davantage de médiocrité présidentielle. Depuis le général de Gaulle, les présidents de la République qui se succèdent appartiennent à un univers déconnecté des réalités, en partie à cause de la contamination des élites par l'ENA dont il faut avouer qu'elle représente une des plus grandes erreurs du général. Parallèlement, la supériorité juridique du droit européen sur le droit national donne aux technocrates de la Commission européenne un pouvoir exorbitant sur un peuple privé du droit de penser son propre destin. Enfin les conventions internationales de l'OMC ou de l'ONU restreignent davantage la liberté de man?uvre des Français dépossédés de leur souveraineté.   

Des institutions plus proches du peuple

Afin de casser cette logique d'appropriation par une caste technocratique dont l'égoïsme est aggravé par la décomposition des m?urs, le retour au peuple s'impose. Pourri de l'intérieur, notre régime semi-présidentiel doit laisser place à des institutions renouant avec le pacte démocratique des origines.

La première étape consiste à réhabiliter le parlement comme expression légitime de la souveraineté. Rappelons que le parlement est censé abriter les débats avant le vote des lois s'appliquant sur l'ensemble du territoire national, nécessitant une liberté d'esprit et une variété des sensibilités.

Le scrutin proportionnel contre le conformisme parlementaire

Or le scrutin majoritaire à deux tours a précisément été conçu pour écarter les partis dits « extrêmes », en particulier le Front National, afin d'asseoir la domination bicéphale d'un même pouvoir libéral et mondialiste, celui de l'UMP et du PS. Ce scrutin castrateur pour les idées facilite surtout la carrière des notables locaux, et donc le conformisme des débats parlementaires qu'édulcorent déjà les différentes lois restreignant la liberté d'expression. 

Afin de rendre au parlement sa vivacité originelle et de donner aux Français l'impression que leurs élus parlent sans tabou de leurs vrais problèmes, toutes les sensibilités du spectre politique doivent être représentées. Dans ces conditions, le scrutin proportionnel à un seul tour doit s'appliquer. Pour éviter l'instabilité parlementaire, le parti arrivant en tête doit bénéficier d'une prime en nombre de sièges. Cette prime électorale pourrait par exemple s'élever à 30% des élus, permettant ainsi à un parti faisant 30% des voix d'obtenir la majorité absolue. Pour des résultats électoraux plus serrés, la pratique des grandes coalitions obligerait les élus à manifester plus de pragmatisme, et donc à cesser leurs rodomontades qui exaspèrent les Français. Il est d'ailleurs très étonnant que l'UMP soit opposé au système proportionnel, car sa place devenue centrale dans un jeu politique qui s'effectue désormais à trois (PS, UMP, Front National) lui conférait une position privilégiée pour nouer des alliances sur sa gauche ou même sur sa droite.

La réduction drastique du nombre d'élus


Bien entendu, la représentation de toutes les sensibilités politiques redonnerait des couleurs à un parlement vieilli et fatigué. Toutefois, la vivacité des débats ne doit pas compromettre l'avancée des travaux parlementaires, et comme le degré d'écoute risque de pâtir d'un hémicycle surpeuplé, une réduction drastique du nombre de parlementaires s'impose. Une Assemblée réduite à 200 députés permettrait d'économiser 150 millions d'euros de salaires annuels tout en sauvegardant la diversité idéologique, un siège correspondant à 0.5 % des voix exprimés.

La suppression du Sénat


De même, la suppression du Sénat ne doit plus être taboue, car ses longues révisions législatives retardent l'application des lois et s'avèrent vaines puisque l'Assemblée nationale détient le dernier mot. Certes, l'expérience de quelques sénateurs permet parfois de corriger les maladresses de leurs pairs, mais dans ce cas la présence de ces sénateurs consciencieux se justifierait pleinement dans l'enceinte même du palais Bourbon. La persistance de deux chambres complexifie le travail parlementaire, s'avère coûteuse et crée de l'incompréhension parmi les Français impatients de réformes claires.  

Le renforcement du parlement

Une fois consolidé dans sa légitimité démocratique, l'Assemblée nationale pourrait recouvrer toute sa puissance législative contre l'empiètement de l'exécutif. Le chef de l'Etat n'aurait plus la liberté de nommer n'importe quel premier ministre, ce dernier devant résulter d'une élection majoritaire à l'assemblée. Le pouvoir de dissolution ne serait exercé qu'en cas de blocage parlementaire, par exemple après un vote de confiance ayant échoué. La durée du mandat parlementaire serait élevée à 6 ans afin de réduire l'immobilisme pré-électoral et de donner au Français le temps de constater le fruit des réformes.    

Un conseil constitutionnel purement consultatif


La dérive technocratique de nos institutions trouve également son origine dans le blocage systématique du Conseil constitutionnel. Cette assemblée de magistrats souvent  nommés par le précédent président crée de fait un contre-pouvoir occulte et hostile à la politique gouvernementale.  Par exemple le chiraquien Jean-Louis Debré torpilla avec plaisir des projets de lois défendus par Nicolas Sarkozy, ainsi le projet de déchéance de la nationalité française pour les personnes d'origine étrangère ayant assassiné des policiers. Sous le mandat de l'ancien président, 42 textes furent jugés conformes contre 57 retoqués, et cette censure non démocratique se poursuit au même rythme sous Hollande. Ce travail de sape ralentit la promulgation des lois, contribuant à la défiance d'un peuple excédé par la lenteur législative. Contre cette République des juges, le Conseil constitutionnel doit redevenir une cour émettant de simples avis sur l'adaptation constitutionnelle des lois, sans aucun pouvoir de blocage.

Le moins mauvais des systèmes


D'autres réformes institutionnelles permettraient de retrouver la souveraineté du peuple, comme le recours plus aisé au référendum, notamment lors des révisions constitutionnelles. 

Mais malgré toutes ces réformes, rien ne changera si notre personnel politique conserve ses réflexes égoïstes et son cynisme outrancier. Aucun régime n'est bon ou mauvais, du despotisme éclairé de Frédéric II, en passant par le bon règne de Saint-Louis, jusqu'à la démocratie responsable de Périclès : seule la qualité morale des hommes et femmes exerçant le pouvoir s'avère déterminante pour l'avenir du pays. Cette morale est tristement saccagée par les sinistres héritiers de mai 68, le principe même de la nation ne suffisant plus à transcender les clivages pour soutenir la recherche du bien commun. Or, aucune formation politique ne remet au centre de la vie politique la valeur sacrée de la nation, cette valeur suprême permettant de sauver la République d'un effondrement définitif. Aucune, sauf le Front National.





 

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