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Taubira déteste les singes

La récente condamnation à 9 mois de prison ferme et 50 000 euros d'amende de l'ex-militante Front National Mme Leclère pour avoir traité de « singe » la ministre de la Justice Mme Taubira démontre toute l'iniquité dont le pouvoir est capable.

Alors qu'aucune condamnation ferme n'avait jamais été prononcé dans une affaire semblable, ce jugement d'exception s'apparente à un guet-apens judiciaire puisqu'organisé en Guyane, la patrie de l'indépendantiste Taubira, et prononcé par des magistrats appartenant au Syndicat de la Magistrature, célèbre pour avoir insulté sur son « mur des cons » le père d'une jeune fille massacrée par un récidiviste. Comme la jeune Mme Leclère n'avait pas les moyens financiers pour assister à son procès, et que les avocats guyanais refusèrent de la défendre, son jugement fut prononcé sans la présence des prévenus ni de la défense, rendant la comparaison évidente avec les tribunaux de Robespierre. L'amende record de 50 000 euros démontre clairement la volonté de marquer au fer rouge une jeune fille incapable de rembourser une somme astronomique pour ses faibles revenus, alors que certains puissants socialistes bénéficient de non-lieu pour un viol dans un Sofitel, certes devant la justice new-yorkaise. Mais l'excès de la justice guyanaise ne confirme-t-il pas son détachement des principes d'équilibre inventés en Europe et souvent piétinés sur le continent américain ?

Retour du roi Louis XVI, caricature révolutionnaire

Pourtant, bien que maladroite et intellectuellement limitée, la comparaison simiesque ne relève nullement d'une incitation à la haine raciale pour plusieurs raisons.

La comparaison animalière, une tradition sulfureuse du débat politique

Tout d'abord, la comparaison animalière a toujours animé le débat politique depuis la nuit des temps. Sans remonter à Lafontaine qui dépeignait les rois et ministres en lions, renards, porcs et rats, le malheureux Louis XVI fut caricaturé en cochon dans de nombreuses publications révolutionnaires. Même après les errements de la Terreur initiée par l'extrême gauche, Napoléon III fut assimilé par Victor Hugo à un singe malfaisant. Plus tard, les catholiques furent caricaturés en corbeaux dans les journaux anticléricaux, et les prêtres en vieux boucs libidineux. Clémenceau fut dépeint en tigre dans les journaux allemands afin de souligner une cruauté sanguinaire tout de même plus infâmante qu'un primate inoffensif.

Même à notre époque, les postures de Georges Bush furent amalgamées aux grimaces d'un singe sur des sites militants démocrates, comme nous l'apprend Guillaume Doisy dans son livre « Bêtes de pouvoir, caricatures du XVIième à nos jours ». Comme certaines de ces caricatures simiesques furent postées par des Noirs, il est étrange que les associations dites antiracistes n'y voient guère une manifestation de racisme dirigée contre les Blancs, elles qui ne tolèrent pas qu'une militante blanche use des mêmes artifices grotesques pour disqualifier une ministre française noire. Serait-ce à dire qu'il serait possible à un noir de traiter un blanc de singe, mais pas l'inverse ? Les Noirs auraient-ils donc des droits supérieurs aux Blancs ?   

Napoléon caricaturé en singe

La comparaison simiesque, la plus honorable d'entre toutes

Nous le constatons, l'analogie simiesque appartient à une tradition ancienne du débat politique, et devrait logiquement se renforcer avec l'avancée de la science. En effet, le singe est l'animal le plus proche de l'homme, puisque 98.5% du patrimoine génétique du chimpanzé nous est commun. Selon l'anthropologue Pascal Picq, l'homme appartiendrait à la grande famille des grands singes, ce qui accrédite l'idée que Taubira, Einstein ou l'auteur de ses lignes sont effectivement des singes. L'acceptation des singes comme cousins proches devrait légitimer toute comparaison politique, comme le devine Jean-Claude Morchoisne dans sa bande dessinée humoristique « La politique descend du singe » où Sarkozy est dépeint en un babouin dominant, Hollande à un Ourang-outan prudent et Royal à un drill surexcité. Que Taubira ne veuille pas s'adonner à ce jeu enfantin démontre son manque total d'humour ainsi que son orgueil élitiste, teinté de mépris pour les autres animaux politiques.

Par quels mécanismes subconscients Taubira se sent-elle piquée à vif lorsque la comparaison simiesque lui est-elle appliquée ? Pourquoi ne voit-elle pas l'aspect positif du singe, son intelligence et sa sociabilité ? Le singe n'est-il  pas le plus attachant des animaux, le cobra ou le scorpion étant quand même moins sympathiques ? Dans son photo montage, Mme Leclère avait choisi un bébé singe plutôt mignon pour étayer sa comparaison, pourquoi ne pas y voir toute l'ambivalence d'une telle comparaison ? Aurait-elle préféré être comparée à une mouette politique alors que les bombardements d'une mouette sont autrement plus explosifs que les rires d'un bonobo ?

La paranoïa du racisme, preuve d'un racisme anti-blanc

Ne nous trompons pas : les juges guyanais sont partis du postulat qu'une blanche traitant une noire de singe devait nécessairement avoir des arrière-pensées racistes et que cette comparaison devait nécessairement manifester sa croyance en l'inégalité des races, les Noirs étant réputés inférieurs et donc plus proches des singes.
Le problème, c'est que la comparaison simiesque était dirigée contre une seule personne, Mme Taubira, et non contre l'ensemble de la communauté ethnique à laquelle appartiendrait la ministre. Le caractère personnel de l'attaque ne signifie donc nullement que toute personne partageant la même couleur de peau soit englobée dans l'insulte. Si certaines personnes de couleur se sont senties visées par l'insulte, c'est paradoxalement selon le principe raciste que l'attaque contre un membre de la communauté reviendrait à attaquer toute la communauté, le lien ethnique étant plus fort que l'autonomie de la personne.

Dans de nombreux territoires d'outre-mer, et sans qu'il ne faille évidemment généraliser, le racisme anti-blanc s'avère bien présent et explique parfois une lecture raciale des évènements sociaux ou politiques. L'instrumentation de la mémoire de l'esclavage attise une confrontation invisible mais réelle entre les communautés ethniques, expliquant la virulence des réactions à fleur de peau. Contredisant l'image paradisiaque des îles antillaises, de nombreux touristes témoignent régulièrement de réactions racistes en Guadeloupe ou ailleurs, les difficultés sociales liées à l'insularité aggravant peut-être ce rejet anti-métropolitain. C'est dans ce contexte tendu que Mme Leclère a trébuché, victime collatérale d'un ressenti ethnique qui a mal interprété ces propos.

Le soupçon raciste démontre un racisme intériorisé


Certes, de nombreux Blancs estiment également que traiter un Noir de singe relève du racisme. Mais ce soupçon systématique de racisme suggère un racisme intériorisé qu'une culpabilisation post-catholique cherche à ostraciser. Pour prendre une analogie, un prêtre intégriste fustigeant systématiquement l'homosexualité dans ses homélies sèmerait le doute sur ses véritables inclinaisons sexuelles. Car il est évident que l'obsession du péché trahit un esprit travaillé lui-même par le péché.

De la même manière, les moralisateurs médiatiques voyant un acte raciste dans chaque fait divers mettant en scène une victime noire et un coupable blanc doivent nécessairement ressentir le racisme au fond de leur c?ur. Car sinon il faudrait expliquer pourquoi ils n'opèrent pas ce soupçon raciste quand la couleur de peau des protagonistes s'avère exactement inversée. Comme le racisme est le nouveau tabou honni de notre époque, beaucoup y pensent, certains se plaisent à transgresser, tous le taisent, à l'exception notable des faibles d'esprit qui n'ont pas compris le nouvel ordre moral imposé par les héritiers de mai 68. 
    
Le racisme est pourtant un phénomène naturel lié à l'instinct de conservation. Tout être vivant cherche à multiplier sa descendance génétique aux dépend des autres, aussi est-il naturel de se méfier de l'étranger et de se regrouper selon des caractéristiques identitaires immédiatement visibles. Certes l'apprentissage de la civilisation devrait endiguer l'expression brutale de tout instinct potentiellement dangereux pour l'harmonie sociale, qu'il s'agisse de la préférence raciale ou de la soif sexuelle. Mais à force d'étouffer la nature, le risque existe d'un retour de bâton que d'importants bouleversements sociaux pourraient déclencher.

La liberté, une soupape pour la société

Ainsi le soupçon de racisme chez Mme Leclère renvoie l'image moins glorieuse d'une société travaillée par des tensions raciales qui habitent aussi bien l'esprit des magistrats, politiques et journalistes. Le système médiatique a broyé Mme Leclère, piégée par une naïveté incroyable qui aurait certes dû alerter le Front National sur la qualité de ses candidats. Car il s'agit bien d'un procès politique visant à écraser toute contestation de l'ordre moral politiquement correct, et qu'utilisent à escient les socialistes pour faire diversion sur leur entreprise de démolition de la société française. Hollande a nommé Taubira ministre de la Justice parce qu'il pensait que ses origines disqualifierait d'office toute attaque personnelle, corsant la difficulté des opposants au Mariage pour tous ou à la réforme pénale. Jouant avec le feu, les socialistes cherchent à exciter les passions dans la société française, se drapant ensuite dans le rôle de victime quand leurs provocations continuelles finissent par causer un geste ou une parole d'exaspération. Responsable d'une immigration massive, ils rêvent d'une France déchirée en communautés hostiles avant de se présenter comme l'ultime rempart contre la montée logique du Front National. Mais un jour viendra où les digues cèderont et où le peuple chassera l'idéologie socialiste au profit d'une renaissance nationale.     


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