La Justice actuelle est dévorée par les ravages du relativisme et de l'idéologie politiquement correcte. D'autant plus insupportable qu'elle méprise souvent la souffrance des victimes en trouvant des excuses sociétales aux criminels, elle démontre son impuissance en n'entravant pas l'explosion de la délinquance dans notre pays, alors que la Justice sert précisément à faire respecter la loi par la crainte qu'elle inspire. Si elle ne fait plus peur aux délinquants, la Justice sert néanmoins de suppôt au régime politiquement correct en pénalisant durement toute idée, tout propos susceptible de remettre en question la croyance en l'égalité absolue du genre humain.
La lutte contre les discriminations représente une préoccupation majeure dans l'esprit de nos élites. Influencés par le moralisme politiquement correct issu des Etats-Unis, la plupart des partis politiques semblent résumer l'action législative à l'objectif impossible de redressement des inégalités naturelles ou sociales. La dénonciation de ces inégalités constitue le fond de commerce de certains groupes communautaristes qui exercent une pression manichéenne sur les élus et livrent au bûcher médiatique les hérétiques qui abjureraient le dogme de l'égalité humaine. Même les petites gens qui auraient exercé une pratique discriminatoire dans l'attribution d'un logement ou d'un emploi risquent de passer sous leurs fourches caudines, parfois livrés au pilori de la honte publique.
L'incitation à la haine, un instrument liberticide ?
L'incitation à la haine raciale, sexuelle ou religieuse, constitue un délit sévèrement réprimé dans nos démocraties occidentales. Ce motif de condamnation à des peines d'emprisonnement est exploité par de nombreuses associations qui cherchent à réprimer les opinions jugées insupportables, ou tout simplement à inquiéter les intellectuels déviant de la pensée dominante. Comme ces associations bénéficient de subventions publiques, leur action correspond à la volonté d'un régime politique qui dispose ainsi d'un instrument juridique limitant la liberté d'expression, tout comme les fameuses lois mémorielles. Ce régime, fondé sur la croyance en les Droits de l'Homme devenus la nouvelle religion laïque de l'Occident déchristianisé, cherche à entraver l'émergence de nouvelles forces politiques qui refusent l'obsession égalitariste, en premier lieu la droite nationale. A cause de cette loi d'opinion, des hommes politiques, journalistes et artistes paient de leur liberté de simples paroles, des évidences imprudemment exprimées, des jeux de mots à vocation humoristique.
Pour une nouvelle politique carcérale
La prison serait-elle « l'école du crime » comme le pensent nombre de socialistes dont la ministre de la justice Taubira ? Face à ces slogans démagogiques qui minent le débat et manipulent les esprits, nous devons revenir aux fondamentaux et rappeler que la prison est un instrument essentiel pour assurer la paix publique. Comme notre société refuse les châtiments corporels devenus « barbares », la prison est devenue le principal instrument dissuasif pour convaincre toute personne tentée de violer la loi de renoncer à son acte criminel. En toute logique, cette dimension dissuasive explique les conditions éprouvantes de l'incarcération, car sinon la prison ne serait plus perçue comme une contrainte sérieuse et ne rentrerait plus dans le calcul des délinquants qui évaluent presque instinctivement le rapport entre gain espéré et risques encourus.
Taubira déteste les singes
La récente condamnation à 9 mois de prison ferme et 50 000 euros d'amende de l'ex-militante Front National Mme Leclère pour avoir traité de « singe » la ministre de la Justice Mme Taubira démontre toute l'iniquité dont le pouvoir est capable.
Alors qu'aucune condamnation ferme n'avait jamais été prononcé dans une affaire semblable, ce jugement d'exception s'apparente à un guet-apens judiciaire puisqu'organisé en Guyane, la patrie de l'indépendantiste Taubira, et prononcé par des magistrats appartenant au Syndicat de la Magistrature, célèbre pour avoir insulté sur son « mur des cons » le père d'une jeune fille massacrée par un récidiviste. Comme la jeune Mme Leclère n'avait pas les moyens financiers pour assister à son procès, et que les avocats guyanais refusèrent de la défendre, son jugement fut prononcé sans la présence des prévenus ni de la défense, rendant la comparaison évidente avec les tribunaux de Robespierre. L'amende record de 50 000 euros démontre clairement la volonté de marquer au fer rouge une jeune fille incapable de rembourser une somme astronomique pour ses faibles revenus, alors que certains puissants socialistes bénéficient de non-lieu pour un viol dans un Sofitel, certes devant la justice new-yorkaise. Mais l'excès de la justice guyanaise ne confirme-t-il pas son détachement des principes d'équilibre inventés en Europe et souvent piétinés sur le continent américain ?