Les origines chrétiennes de l'Union européenne s'expliquent plus clairement par le parcours de ses pères fondateurs, tant Schuman et Adenauer étaient des catholiques fervents qui se retrouvaient régulièrement à la messe à la cathédrale de Strasbourg. La contemplation possible d'un vitrail de la vierge dans cet édifice majestueux explique peut-être leur approbation au projet de l'artiste, causant des sueurs froides aux organisations laïques qui dominent notre pays.
La révocation de nos racines chrétiennes
Mais la suppression de l'élément central du projet de Arsène Hertz, cette croix qui illumine la bannière des Européens, illustre toute la difficulté de l'Union européenne à reconnaître et assumer son identité, en l'occurrence chrétienne et plus généralement occidentale.
Les exemples de négation de notre identité chrétienne sont nombreux. Ainsi le projet avorté de constitution européenne supprima, sous la pression des francs-maçons Chirac et Jospin la référence aux racines chrétiennes. Plus récemment, l'Union distribua aux écoles un calendrier pédagogique évoquant toutes les fêtes religieuses, bouddhistes, musulmanes et juives, à l'exception notable des fêtes chrétiennes?
Plus généralement, le principe dogmatique de non-discrimination, inscrite dans la charte des droits fondamentaux, s'oppose au fonctionnement organique de la société régie par des principes chrétiens, qui ne cherche à humilier personne mais qui estime que chaque membre social doit accepter avec humilité la place que la providence lui concède, sans orgueil ni égoïsme, et qu'à chaque droit correspond un devoir contribuant au bien commun.
Dès les origines, le libéralisme comme seul horizon politique
Or l'Union européenne s'est toujours perçue en un vaste espace marchand dominé par l'individualisme et le consumérisme, en contraction complète avec les principes de bien commun hérités du christianisme. Cette domination des valeurs marchandes s'incarne dans la personnalité ambigüe de Jean Monet qui fut payé par les services secrets américains, à l'époque l'OSS, afin de déréguler les frontières et supprimer les barrières douanières. A l'issue de la guerre, les Etats-Unis avaient besoin d'écouler leurs stocks d'équipements, et le plan Marshall était une opportunité historique pour assurer la domination économique américaine sur le vieux continent. A cet objectif purement mercantile s'ajoute une méfiance viscérale vis-à-vis des peuples dont une grande partie votait communiste, jusqu'à 25% des Français à la fin des années 40, ce qui explique en partie le caractère anti-démocratique et élitistes des institutions européennes.
Libéralisme, consommation de masse, standardisation des biens et services étaient des principes que l'Union européenne devait promouvoir pour garantir les intérêts marchands des Etats-Unis. A ce libéralisme économique s'ajoutera ensuite, dès la conversion de la gauche à l'économie de marché, un libertarisme sociétal qui est l'aboutissement logique de l'exacerbation de l'individu comme finalité de tout projet politique. Après la droite libérale, la gauche s'investit dans l'aventure européenne, dénaturant profondément son identité millénaire.
La démonétisation européenne par la gauche
Cette conversion de la gauche à l'Europe libérale s'est réalisée sous le premier ministre Laurent Fabius, à l'instigation du cosmopolite Jacques Attali et du mondialiste Alain Minc. Usant du socialisme pour manipuler le peuple trop crédule, ces nomades intellectuels et artisans de la dissolution de la France ont manoeuvré pour délaisser notre souveraineté monétaire aux banquiers avides de profits, avec des résultats très discutables en termes de croissance économique. Ainsi le traité de Maastricht créa la monnaie unique qui déboucha sur l'appauvrissement des ouvriers au profit des rentiers, des européens des classes moyennes au profit d'une super-élite mondialisée.
La fameuse règle des 3% des déficits du PNB fut instituée par deux fonctionnaires français travaillant pour le compte du gouvernement socialiste de Laurent Fabius. Rédigée sur un coin de table, cette règle absurde n'était qu'un instrument de communication pour imposer la rigueur aux ministères emportés par la démagogie socialiste de 1981, avant le tournant de l'austérité. Tout comme pour la laïcité triomphante, la France réussit à faire inscrire dans le marbre du pacte de stabilité cette mesure qui prive les gouvernements de leur capacité d'action en matière d'équité sociale.
Pour prendre l'exemple de l'Italie, la mise en place du revenu universel, malgré tous ses défauts, a tout de même le mérite de rassurer les couches populaires italiennes qui voit l'avenir avec angoisse, et ne peuvent plus se projeter dans l'acquisition d'un logement ou la fondation d'une famille. La restauration de la confiance entre le peuple et l'Etat, profondément perturbée par la dérégulation et le libéralisme, est la condition d'une reprise de l'investissement, de la consommation et de la natalité. Les mesures sociales fortes, pourvu qu'elles ne soient pas préemptées par des étrangers, assistés ou délinquants, permettent d'ouvrir des horizons prometteurs aux couches laborieuses susceptibles de conforter la croissance économique et démographique de l'Europe.
L'hiver démographique de l'Europe
La question démographique s'avère pourtant cruciale pour l'avenir de l'Europe, bien plus encore que la question économique qui lui est liée. Il n'existe pas de puissance mondiale qui ne maintienne un haut niveau d'extension démographique susceptible de diffuser naturellement ses valeurs. Si les Etats-Unis sont anglophones et non francophones, c'est sans doute en raison de la perte de nos colonies à l'issue de la guerre de sept ans, mais cette défaite est elle-même le résultat d'un déséquilibre démographique entre les colons anglais devenus beaucoup plus nombreux que les colons français qui ont toujours rechigné à quitter leur sol natal, réputé agréable et prospère.
Or l'Europe est devenue incapable de se perpétuer démographiquement, avec un taux de fécondité trois fois inférieur à celui de l'Afrique. Comme la nature a horreur du vide, ce vide démographique est naturellement rempli par les Africains ou Asiatiques, souvent musulmans, qui menacent de dénaturer complètement notre civilisation européenne devenue moribonde et stérile.
Rappelons que l'Afrique, actuellement peuplée de 800 millions d'habitants, contiendra 2,5 milliards d'habitants et qu'un pays aussi désertique que le Niger aura 150 millions d'habitants à la fin du siècle. Même si les Africains restaient dans leur pays, comme le souhaiterait à juste titre le cardinal Sarah contre l'immigrationiste pape François, l'Europe serait tout à fait incapable d'exporter ses valeurs démocratiques et libérales dans un monde de plus en plus dominé par l'autoritarisme des nations émergentes, le nationalisme décomplexé des Chinois ou l'islamisme.
L'islamisme, la face diabolique de notre décadence
Car la montée de l'islamisme est essentiellement un mouvement de rejet de notre modèle libéral qui corrompt objectivement les valeurs religieuses et familiales, surtout depuis la fameuse révolution des moeurs entamée dans les années 60.
Si l'émancipation des femmes occidentales aboutit à la chute de la natalité et donc à la disparition programmée des européens, pourquoi devrais-je, en tant qu'homme musulman, accepter les instruments de ma propre extinction ? Les musulmans voient la féminisation de notre société, la castration culturelle des hommes blancs désormais éclipsés par la virilité des hommes noirs au cinéma et dans les arènes sportives, ils voient la légalisation du mariage homosexuel, la généralisation de la pornographie qui véhicule une image bestiale de la femme, et comme pour hasard, ils nous méprisent?
Les islamistes n'arrêteront jamais de nous faire la guerre tant que nous n'aurons pas rétabli le désir d'identification à l'Occident autour de valeurs transcendantes. Le consumérisme ne donne pas sens à notre existence, à l'inverse des valeurs spirituelles qui relient l'homme à un destin qui transcende les siècles.
Reconstruire une Europe de la civilisation
L'incendie de Notre-Dame a d'autant plus frappé les esprits qu'il illustre la décadence d'un monde occidental qui nie Dieu au profit du veau d'or. Avec cet incendie, le récit national semble avoir été brisé, créant une immense détresse parmi les Français, et au-delà les amis de la France. Peut-être est-ce aussi un signe pour nous réveiller de notre léthargie, de nos addictions aux plaisirs mortifères, de notre passivité face à l'effondrement d'un héritage que nous ne voulons plus reconnaître.
Comme le défend à juste titre le premier ministre hongrois Victor Orban, l'Europe doit puiser dans la richesse et l'espérance du Christianisme pour retrouver foi dans l'avenir. Naturellement, l'identité occidentale ne se réduit pas qu'au Christianisme, Rome et Athènes sont aussi des sources positives de notre identité millénaire, et nous ne devons pas avoir honte des bases ethniques de l'Europe qui définissent également notre identité. Mais l'émergence de personnalités politiques européennes qui parlent clairement du problème identitaire de l'Occident, d'Orban à Salvini, démontre que le pire n'est pas joué, et que nous pouvons nous ressaisir pour décider de notre propre destin.
L'importance de ces élections européennes pour rétablir notre identité
Ces élections européennes sont l'occasion historique pour amplifier ce mouvement de réappropriation des peuples de leur identité millénaire, source d'une civilisation qui a profondément bouleversé le monde. Loin d'être inutile, la participation de chacun d'entre nous au scrutin européen permettra de rétablir le projet européen sur des bases saines, non plus mercantiles comme le voulait Jean Monnet, mais identitaires comme le souhaitent les formations patriotiques partout en Europe.
Certains voudraient sortir de l'Union européenne, mais pourquoi tourner le dos à nos amis polonais, hongrois et italiens qui partagent ce même besoin de réappropriation identitaire ? Au contraire, nous pouvons modifier l'Union européenne de l'intérieur, envoyer suffisamment de députés européens patriotes pour remplir les commissions, bloquer la dérive libérale qui s'est emparée de l'Europe. Ainsi le projet européen retrouvera son sens originel, l'édification d'une civilisation brillante qui puise sa force dans les valeurs spirituelles et culturelles de notre héritage commun. La « Renaissance » de l'Europe est à portée de nos mains.
|