> Europe > L'impuissance européenne
Recherche :
Les plus populaires
Newsletter
S'inscrire à la newsletter
Derniers commentaires
Auguste
Il faut effectivement (...)
Auguste
Cette affaire semble mineure (...)

L'impuissance européenne

A quoi sert un Etat ? L'individualisme triomphant de nos sociétés nous aveugle sur la raison d'être de l'Etat dont l'objectif demeure la défense d'une nation constituée. Cette défense de la collectivité dans son ensemble concorde généralement avec le droits des personnes mais à deux conditions : d'une part que les bénéficiaires de l'Etat soient uniquement ses ressortissants, car sinon l'Etat limité par des frontières serait un contresens. D'autre part que les bénéficiaires de la nation ne travaillent pas à sa destruction, ce qui implique un ensemble de devoirs logiquement associés à l'exercice de leurs droits.   

Les conventions internationales ont détruit les Etats

Cette double condition n'est clairement pas appliquée par les Etats européens depuis leur conversion aux Droits de l'Homme dans leur version onusienne de 1948. Rappelons que cette déclaration fortement influencée par le gauchisme d'Eleanor Roosevelt pose comme principe absolue l'égalité de tous les hommes, ce qui exclue les privilèges accordés aux membres d'une même nation. Le contrat social entre l'Etat et les citoyens est alors rompu, puisque l'Etat ne travaille plus à la défense des seuls intérêts de ses sujets. Plus généralement, l'universalité des Droits de l'homme rentre en contradiction avec la spécificité de chaque nation, introduisant une tension permanente que les citoyens ressentent avec une amertume croissante.

L'Europe ou la prolongation de la nouvelle religion onusienne

Les fondateurs de l'Europe, en particulier Robert Schuman, étaient des partisans convaincus de la supériorité du modèle américain depuis la victoire des alliés en 1945. Le fédéralisme libéral des Etats-Unis leur semblait une alternative aux Etats souverains accusés à tort d'avoir provoqué les deux guerres mondiales. Le moralisme américain trompa ces hommes animés de quête religieuse, les poussant à assimiler des principes angéliques que les américains professent sans les appliquer à eux-mêmes.

Aussi les fondateurs de l'Europe reprirent naïvement cette idéologie internationaliste et libérale en l'appliquant unilatéralement à cet espace européen dont il fallait effacer les particularismes nationaux.

L'impuissance érigée en modèle de vertu
 
La doctrine du laisser-faire s'observe à tous les niveaux de la construction européenne. Libre circulation des personnes, libre transit des camions espagnols, libre concurrence, libre dumping des modèles sociaux, libre choix bioéthique, libre euthanasie, libre promotion de l'islamisme, autant d'applications concrètes d'un libéralisme intransigeant qui  piétine les racines anthropologiques de toute nation. Mais qu'est-ce réellement la liberté ? Pourquoi serait-elle forcément bénéfique au bien commun, au même titre que l'égalité ? Ne travaillerait-elle pas parfois à sa propre destruction en niant le principe de réalité ?

Cette croyance quasi-religieuse en faveur de la liberté génère des effets déplorables sur la sécurité, le bien-être et la croissance. L'explosion actuelle de l'immigration atteint le paroxysme de cette liberté devenue laxisme.

Le grand remplacement béni par l'Europe

L'absence de contrôle aux frontières facilite l'explosion d'une immigration illégale qui s'élève à plus d'1 million de personnes par an. N'en déplaise aux bonnes âmes laïques et religieuses, ces immigrés produiront les mêmes effets collatéraux sur la sécurité et la cohésion nationale que leurs prédécesseurs légaux dont on attend toujours l'assimilation complète au bout de trois générations. Le communautarisme, l'islamisme, le terrorisme trouveront un terreau fécond dans cette masse humaine toujours plus nombreuse et donc de moins en moins intégrable. Déniant cette sombre réalité, l'Europe voit dans ces immigrés le nouvel horizon d'une civilisation qui ne croit plus en sa propre supériorité, justifiant ainsi le grand remplacement de population qui s'observe devant nos yeux.

Même l'Eglise catholique promeut cette logique de substitution puisque les réfugiés principalement musulmans seraient« la chair de l'Eglise » selon le pape François, ce qui constitue un paradoxe et une hérésie puisqu'il ne serait plus nécessaire de recevoir les sacrements pour faire partie du corps du Christ. Cette inversion de valeurs, si typique de l'Occident depuis le traumatisme des deux guerres mondiales, anime nos élites contaminées par le relativisme et la haine de soi, de la fille de pasteur allemand Angela Merkel à l'eurocrate luxant et bourgeois Junker.  

Le Liban, l'avenir de l'Occident ?

Les socialistes, dont la plupart des responsables sont d'origine étrangère, approuvent ce grand remplacement qu'ils appliquent en trahissant le prolétariat autochtone au profit des immigrés. Décidément de mauvaise foi, les écologistes estiment que la France pourrait accepter plus de réfugiés et citent le Liban dont 25% de la population est composée de palestiniens. Ils ignorent apparemment que la société libanaise repose sur une poudrière confessionnelle, que la guerre civile peut renaître à chaque instant,  que les maronites autrefois majoritaires fuient le pays pour échapper à la domination musulmane, que le sud chiite mène sa propre guerre contre Israël avec le soutien de ces mêmes réfugiés peu enclins à respecter la neutralité de leur pays d'accueil.

Le cas tragique du Liban démontre que l'importation d'une population étrangère aboutit d'une part à la minorité puis à l'exil de la population d'origine, d'autre part à l'importation de conflits que nous croyons éviter mais que nous précipitons finalement à cause de notre propre lâcheté.

L'impuissance, c'est la guerre

Car l'impuissance, c'est la guerre. Face aux monstres de l'islamisme en général et de Daesh en particulier, seule la force peut faire reculer la Bête. Les chrétiens de Syrie ne seront pas sauvés par les émois faciles des bonnes âmes affaiblis par notre société de loisirs, mais par notre combativité intraitable face à la pieuvre islamiste. Soutien de la Syrie pourvu qu'elle réintègre les minorités chrétiennes, destruction militaire de Daesh, création de protectorats alliés comme le Kurdistan autonome, lien indéfectible avec Israël, renversement des alliances contre l'Arabie saoudite exportatrice d'islamisme, autant de mesures concrètes que nous devons prendre afin de sauver les Chrétiens d'Orient et défendre notre intégrité physique.

Aurions-nous oublié l'appel d'Urbain II en faveur des chrétiens réduits en esclavage par les Turcs seldjoukides ? Le pape ferait mieux de s'inspirer de ses illustres prédécesseurs et de cesser d'assimiler le christianisme à la religion de la faiblesse, car dans ce monde dominé par le rapport de force, la faiblesse conduit inéluctablement à l'esclavage et la mort.   

La réhabilitation de la force en politique

Comme l'explique Eric Zemmour dans son livre « Le premier sexe », l'émasculation morale de l'Occident a détruit toute expression de virilité au profit d'un pacifisme béat et impuissant. Pourtant la virilité et l'usage raisonné de la force, en évitant les violences futures, contribuent sur le long terme à la paix et l'estime réciproque entre les peuples. Le pacifisme et l'émotivité sont les sources mêmes de nos malheurs, et seul un changement radical de valeurs peut nous sauver contre la barbarie islamiste.

Déclinaison institutionnelle de ce changement de valeurs, une autre Europe fondée sur des Etats forts, puissants et souverains s'impose. Seuls des Etats forts, dégagés de toute obligation internationale et sauvegardant leurs propres intérêts peuvent rétablir les frontières et assurer notre protection face à un monde dangereux. Seuls des Etats puissants peuvent amorcer l'inversion migratoire et organiser le retour au pays de millions d'immigrés appelés à construire leur bonheur chez eux. Seuls des Etats souverains peuvent déjouer le poison de l'internationalisme et rendre la nation à ses citoyens légitimes. Alors peut-être l'Europe évoquera des valeurs positives, orientées vers le bien commun et la défense des européens réduits à l'esclavage de l'inaction.

Commentaires (0) :