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La préférence européenne

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L'Europe est devenue un terme marketing utilisé par les politiques qui s'en revendiquent afin de se donner des gages de modernité. Cette exploitation entraîne des malentendus entre une élite, qui conçoit l'Europe comme un laboratoire d'essais du mondialisme, et les peuples, qui espèrent de l'Europe un surcroît de puissance, de croissance et de protection.

Ce malentendu s'est déjà manifesté à l'époque du traité de Maastricht, les peuples ayant cru sincèrement que la monnaie unique allait dynamiser la croissance et assurer le plein emploi, alors qu'elle demeure objectivement un instrument de domination économique de l'Allemagne qui aspire les ressources humaines et financières du sud de l'Europe.  

Ce malentendu s'exprime encore aujourd'hui, puisque beaucoup de pro-européens se rallient à des formations politiques prétendument europhiles, comme LREM, qui oeuvrent en réalité contre les peuples européens en exposant le continent à une mondialisation humaine et financière qui détruit l'Europe en tant que civilisation.

L'amalgame entre Union européenne et Europe

Cette confusion procède de l'amalgame entre l'Union européenne en tant que système technocratique et l'Europe en tant que civilisation. L'Union européenne fut instituée par Jean Monnet dans l'intérêt mercantile des américains, d'où ses efforts continus pour organiser l'économie du continent selon des bases libérales. L'Union européenne n'a pas vocation à défendre l'Europe, rôle attribué militairement à l'OTAN qui demeure sous la coupe américaine.

De même les frontières extérieures de l'Europe sont laissées à la discrétion, ou plutôt au laxisme des pays du sud de la Méditerranée. Paradoxalement, quand la Hongrie remplit son rôle de protection en refusant le passage de migrants illégaux, l'Union européenne la menace d'exclusion au motif que ses valeurs auraient été bafouées. Pourtant la crise des migrants de 2015, qui donne l'impression d'être révolue alors qu'il s'agit en réalité d'un phénomène général de colonisation de l'Europe par l'Afrique qui connaît des spasmes suivis d'accalmies momentanées, manifeste la totale incapacité de l'Europe à assumer son intégrité physique et sa protection vitale. Mais pour qu'il y ait un corps européen, il faudrait que l'âme du vieux continent soit clairement définie.  

Quelle est vraiment l'identité de l'Europe ?

L'Europe subit une crise existentielle parce qu'elle a toujours voulue se définir sur des critères uniquement économiques, forcément réducteurs pour former une communauté de personnes désireuses de partager le même destin.

Avec le ralliement européen de la gauche, des critères institutionnels se sont ajoutées, comme la référence à la « démocratie ». Pourtant la démocratie n'est pas la marque exclusive de l'Europe, puisque de grands pays non européens sont également des démocraties, comme l'Inde ou les Etats-Unis.

De même la référence aux Droits de l'Homme et au principe de non-discrimination dans la charte des droits fondamentaux ne permettent pas de définir efficacement les contours de l'Europe. En effet, il y a une contradiction entre l'universalité revendiquée de ces valeurs et le fait qu'elles suffiraient à définir le vieux continent. Par ailleurs, ces valeurs reposent uniquement sur les droits des individus, or une nation n'est pas la somme d'intérêts particuliers mais repose au contraire sur le don désintéressé des citoyens pour oeuvrer à un bien commun qui les dépasse.     

Faux européens et vrais mondialistes

Cette impuissance de l'Europe à se définir elle-même explique pourquoi les formations politiques prétendument pro-européennes sont en réalité mondialistes, favorables à l'Union européenne dans la mesure où cette structure artificielle vise à censurer l'identité propre de l'Europe pour épouser les profondeurs insondables du monde. Les partisans de Macron se déclarent européens mais se définissent « en même temps » citoyen du monde. De même les écologistes veulent avant tout sauver la planète, et non l'Europe en tant qu'espace circonscrit, donc adhèrent à l'Europe précisément parce qu'elle n'a pas frontières.

A l'inverse, les vrais européens sont ceux qui définissent clairement ses frontières. Ces frontières procèdent naturellement de notre culture gréco-romaine associée à notre héritage chrétien. Cette double racine constitue une réponse à ceux qui objectent que le Christianisme a une vocation universelle et ne peut donc définir à elle-seule le vieux continent. Mais encore, si la culture est facilement identifiable, les peuples européens existent également en tant qu'ethnies issues des âges néolithiques, malgré les dénégations du politiquement correct qui n'admet pas les différences anthropologiques.

C'est en réalité toutes ces dimensions, institutionnelle, culturelle, religieuse et ethnique qui définissent positivement l'Europe, et toute la difficulté consiste à ne pas surreprésenter un critère plutôt qu'un autre. Or, quelles sont les formations politiques qui parlent de l'âme et du corps de l'Europe, de son identité et donc de ses frontières ? Assurément à droite de l'échiquier politique, des Républicains au Rassemblement national.

La limite des Républicains

Malheureusement les Républicains ont toujours été plombés par leur aile libérale ou radicale, souvent d'obédience franc-maçonne, qui refuse d'admettre les racines particulières de l'Europe, ainsi Jacques Chirac qui affirma que ces racines étaient aussi bien « chrétiennes que musulmanes », ou encore Alain Juppé qui trahit son internationalisme en parlant de « mondialisation heureuse ».

L'actuel président Wauquiez semble plus disposé à assumer l'héritage chrétien de l'Europe, mais ce virage identitaire avait déjà été amorcé par Nicolas Sarkozy avant que ce grand admirateur d'Obama ne se rallie au nouvel ordre américain en plaçant la France sous le giron de l'Otan, privant ainsi l'Europe d'autonomie stratégique. De même, l'appartenance des Républicains au PPE qui approuva le traité de Marrakech pose la question de sa sincérité, malgré l'honnêteté intellectuelle de beaucoup de ses membres.    

En réalité, la promotion de l'identité européenne ne fut jamais assumée par un parti politique jusqu'à maintenant. Soit les partis étaient prétendument europhiles mais en réalité mondialistes, soit europhobes et étroitement nationalistes. Mais l'actuelle campagne des européennes illustre la montée en puissance de thématiques identitaires européennes par des partis autrefois hostiles à l'Europe, ainsi le Rassemblement national.    

Le Rassemblement national, le plus européen des partis ?


En se ralliant à l'idée de changer l'Europe de l'intérieur, le Rassemblement national entreprend un virage stratégique qui peut modifier le destin de notre continent. Ce changement d'attitude s'était déjà manifesté dans l'abandon de la sortie de la zone euro qui effraya les retraités français en raison de l'inflation prévisible. Assez logiquement, la défense de l'identité française aboutit à la promotion de l'identité européenne, puisque la France fait bien partie de la civilisation européenne. Le resserrement des liens entre la France et les pays européens éloigne notre pays de ses anciennes colonies africaines, désormais trop peuplées pour ne pas prendre elles-mêmes en main leur destin. Enfin la montée en puissance d'un islam agressif et conquérant fait prendre conscience de la proximité de notre culture avec tous les pays européens, en particulier avec les pays catholiques comme l'Italie ou la Pologne.  

D'une certaine manière, le Rassemblement national est bien le plus européen des partis, quoique le plus hostile à l'Union européenne en tant qu'institution dominée par les mondialistes. L'objectif du Rassemblement national n'est plus de tuer l'Europe, mais au contraire de la renforcer en la recentrant sur son identité propre.

Former un groupe identitaire européen qui pèse dans l'UE


Cette stratégie n'est possible qu'en nouant des alliances avec d'autres partis européens partageant cette préoccupation identitaire. L'arrivée au pouvoir de la Ligue italienne, la consolidation de Victor Orban en Hongrie, l'émergence de l'AFD en Allemagne rendent désormais envisageable la formation d'un grand groupe parlementaire européen qui défende clairement ses intérêts vitaux contre les excès de la mondialisation.   

Ce groupe identitaire pourrait devenir la seconde ou troisième force politique au sein du parlement européen, brisant la coalition stérile entre le PPE et le PSE qui gouverne l'Europe depuis ses origines. L'émergence de ce groupe serait même une chance pour l'aile droite du PPE qui pourrait ainsi se retrouver au centre de l'échiquier politique, et forcer le PPE à abandonner toute compromission avec des socialistes qui agissent contre la civilisation européenne et organisent la submersion migratoire de l'Europe.

La préférence européenne


Dans la poursuite de la préférence nationale, ce groupe pourrait défendre le principe d'une préférence européenne. En clair, l'Union européenne doit agir en fonction des intérêts des peuples européens, et non se plier aux organisations internationales comme l'OMC ou la commission des Droits de l'homme de l'ONU dominée par des puissances islamiques.

L'Union européenne doit imposer des droits de douanes élevées aux frontières de l'Europe afin de protéger nos emplois, elle doit imposer des normes de qualité aux produits importés afin de limiter la génération de déchets. Elle doit mettre en place une importante taxe carbone sur les produits importés ainsi que sur les billets d'avions afin promouvoir le localisme, à la fois en matière industrielle et touristique.

L'Union européenne ne doit accorder les prestations sociales qu'aux seuls européens et taxer fortement les transferts d'argent des travailleurs africains ou asiatiques. Les immigrés ne doivent vivre que du fruit de leur travail, tels des expatriés ayant vocation à revenir un jour dans leur pays, et ne doivent pas développer une relation malsaine d'assistanat entre ceux qui travaillent en Europe et ceux qui sont restés en Afrique.  

L'Union européenne doit réviser sa charte des droits fondamentaux en limitant le droit d'asile aux personnes proches géographiquement et culturellement et sur une base temporaire. Il est par exemple du devoir des pays africains d'accueillir les persécutés politiques africains, et quand les conditions sécuritaires sont rétablies, par exemple en Irak et en Syrie, le droit de séjour ne doit pas être prolongé.

L'Union européenne peut développer cette politique en s'imposant plus énergiquement face aux puissances étrangères. Les aides au développement doivent être conditionnées à la réintégration des clandestins, ainsi que les visas pour l'Europe. Beaucoup de dictateurs africains possèdent des biens immobiliers en France, il suffit de les nationaliser pour ne plus subir leur chantage à l'immigration.    

La renaissance de l'Europe


L'Union européenne doit également relancer une natalité européenne qui se trouve actuellement dans une situation dramatique et dont l'état déplorable menace directement notre existence en tant que civilisation. Plus que le développement économique, le redressement démographique de l'Europe devrait constituer une priorité fondamentale de l'Union européenne.

La charte des droits fondamentaux ne peut plus évacuer la hiérarchisation des droits en fonction de sa contribution au bien commun, dont la natalité. Par exemple, une famille européenne de trois enfants doit bénéficier d'un prêt immobilier à taux zéro, afin que la question du logement n'entrave pas le projet parental de famille nombreuse. Les crèches doivent se généraliser et bénéficier de subventions européennes, sur le modèle de la PAC qui accapare actuellement le budget européen.

Dans ces conditions, la renaissance européenne devient possible. La mobilisation des forces identitaires à travers l'Europe pourrait enrayer le long déclin de l'Occident, et leur alliance au sein d'un groupe parlementaire européen pourrait remettre l'Union européenne sur de bonnes bases, tirées vers l'avenir. Ces élections européennes sont donc cruciales pour notre avenir, l'avenir de notre civilisation et l'avenir de l'Europe dans un monde toujours plus menaçant. 

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