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La victoire de Trump, une chance pour l'économie mondiale

La victoire époustouflante de Donald Trump à la présidentielle américaine constitue l'évènement politique majeur de cette décennie. Outre le discrédit des élites en rupture avec le peuple, la victoire du tribun patriote signifie la fin d'un monde caractérisé par la dissolution des frontières, la promotion du multiculturalisme et l'éclatement des nations en communautés antagonistes.

Cet ancien monde, dont les relais interétatiques résident dans l'OMC, la Banque mondiale et la Communauté européenne, s'est construit sur le dogme de l'universalité des cultures, impliquant le brassage illimité des marchandises, hommes et capitaux. Cette confiance aveugle dans le commerce se traduit par des poncifs pourtant contredits par les faits, ainsi le libre-échange censé apporter la croissance, la justice sociale et l'innovation.

La mondialisation malheureuse

Mais au lieu de croissance, nous avons la stagnation. Le taux de croissance du PIB dans les pays de l'OCDE faiblit sur le long terme, par exemple la France dont la croissance est passée de 2.5% en moyenne dans le années 90 à 1.3% dans les années 2010. Les mondialistes affirment que la croissance occidentale sera portée par les pays émergeants, mais l'avènement bien tardif de la consommation locale en Asie ne compense pas l'insuffisance des marchés occidentaux. De plus, les nouveaux besoins de la classe moyenne chinoise seront essentiellement préemptés par les entreprises chinoises, et un pays comme la France ne peut se contenter de vendre des cognacs ou se transformer en musée vivant pour touristes.   

Au lieu de la justice sociale, nous avons le creusement des inégalités. La mondialisation lamine les moyennes entreprises et favorise l'expansion des grandes multinationales qui ignorent l'intérêt national et abuse du dumping fiscal et social. Cette concentration des entreprises s'accompagne d'une concentration des salaires au profit de dirigeants lointains et déconnectés de la petite économie. Ainsi le niveau de salaires entre l'ouvrier de base et les patrons des grands groupes américains est passé d'un rapport de 1 à 30 dans les années 60, à 1 à 300 aujourd'hui.

Au lieu de l'innovation, nous avons l'immobilisme technologique. La réduction du budget de la défense, parmi les états européens qui confient leur sécurité à l'OTAN, entament les programmes de recherche et développement dans le domaine militaire, et donc leurs déclinaisons dans le domaine civil. A part Internet qui doit son développement à l'armée américaine, nous vivons avec des technologies datant des Trente glorieuses, ainsi l'automobile, l'aéronautique ou le ferroviaire. A une époque où l'innovation nécessite une forte mobilisation de capitaux avec un rendement lointain, les entreprises privées ne peuvent se substituer à l'action déterminante de l'Etat.

Compter sur ses propres forces au lieu de s'en remettre aux autres

En dépit des déformations grossières opérées par les médias, la philosophie politique de Donald Trump se résume en un point essentiel : compter sur ses propres forces plutôt que de déléguer aux puissances étrangères les ressources de sa prospérité. L'échec du modèle américain illustré par la crise de 2008 réside dans sa dépendance organique avec l'étranger, en particulier le financement d'un défit colossal par des puissances fondamentalement hostiles comme la Chine.

Renversant le credo mondialiste, Donald Trump propose de remettre la nation au coeur de l'activité économique, exactement comme Roosevelt après la crise de 1929. Mais pour protéger la renaissance productive d'une nation réduite en champ de rouille par la désindustrialisation, il convient de rétablir les frontières.

Les frontières, instrument stratégique de contrôle des échanges

Pour prendre une image vivante, les frontières agissent comme la membrane d'une cellule qui laisse passer les flux nécessaires à la vie mais arrête les agents nocifs au développement. En géopolitique, le rôle des frontières est le même : laisser passer les produits indispensables à la croissance économiques mais arrêter toute intrusion nuisible à la richesse ou la sécurité du pays.

Contrairement à une idée fausse véhiculée par les mondialistes, le rôle des frontières ne revient pas à interdire tout échange, mais à filtrer et orienter les flux nécessaires à la croissance durable d'une nation.

Les frontières utiles pour l'innovation et la protection sociale

L'innovation et le progrès technologique sont à la source de notre prospérité. Aussi les frontières doivent protéger l'émergence de technologies prometteuses mais encore immatures sur le plan économique, par exemple les cellules photovoltaïque que les Chinois veulent diffuser massivement en Europe sans respecter les contraintes environnementales. Des droits de douanes spécifiques permettent ainsi de sanctuariser la montée en puissance de produits à haute valeur ajoutée, l'objectif étant d'assurer la maîtrise de technologies stratégiques pour notre développement futur.   

Bien sûr, les frontières perdraient leur utilité économique si elles se limitaient à la préservation de monopôles ou à la perfusion d'industries en déclin. Les produits à faible valeur ajoutée seraient donc moins concernés par une politique protectionniste, sauf à considérer la dimension sociale des frontières, distincte de la dimension stratégique.

Cette dimension sociale, forcément provisoire, s'avère nécessaire pour assurer la reconversion des ouvriers faiblement qualifiés. L'inversion des courants migratoires, dont les frontières sont un instrument évident, soulagerait la condition sociale des ouvriers modestes concurrencés par une pléthore de main d'oeuvre corvéable à merci. Car pour revenir au champ économique, la réduction drastique de l'immigration peut aussi entraîner un besoin d'innovation, source de progrès  

La raréfaction de la main d'oeuvre en vue de l'innovation

L'idée selon laquelle notre pays souffrirait de main d'oeuvre, illustrée par le slogan de 200 000 emplois non pourvus, demeure largement répandue parmi les cercles économiques. Une réponse simpliste à cette pénurie consisterait à relâcher les freins de l'immigration, solution qui appauvrirait entre parenthèses les pays étrangers de leurs ressources humaines comme le montre l'exemple de l'Allemagne pillant les ressources étudiantes grecques ou bulgares.

En réalité, dans une économie fermée, une vraie pénurie de main d'oeuvre conduirait à l'augmentation des salaires des talents recherchés, puis à l'éclosion de nouvelles vocations attirées par ces salaires plus élevés. Assez rapidement, la pénurie de main d'oeuvre devrait donc s'estomper pour atteindre un nouvel équilibre.  

Or les salaires n'augmentent pas drastiquement dans le bâtiment ou l'informatique supposés en tension, preuve que les compétences ne sont pas recherchées au point d'entamer le profit immédiat des actionnaires. En clair, les entreprises se plaignent de la pénurie de main d'oeuvre mais ne font aucun effort de revalorisation des profils recherchés, car ils savent que la main d'oeuvre immigré est théoriquement illimitée, pourvu que les travailleurs français fassent un peu de place à ces millions de travailleurs-mercenaires dociles qu'ils n'hésiteront pas à jeter au chômage comme lors des désindustrialisations des années 80.    

Contre cette logique de stagnation, la solution la plus raisonnable consiste à pallier la pénurie de main d'oeuvre par une productivité accrue des entreprises, en accentuant la robotisation des usines, l'automatisation des tâches et la standardisation des produits. Par exemple, la livraison à domicile ne nécessiterait plus autant de chauffeurs-livreurs avec des véhicules robotisés de type Google Car, les femmes de ménages seraient moins courantes avec la démocratisation des robots-aspirateurs, les plombiers seraient moins nécessaires avec la généralisation des tuyauteries à visser plutôt qu'à souder.      

La raréfaction de main d'oeuvre et l'augmentation des salaires sont donc un puissant levier pour l'innovation et le progrès technologique. Ce mouvement ascendant est entraîné par l'existence de frontières humaines autant que commerciales, pourvu qu'un Etat stratège définisse les grandes orientations et accompagne les mutations économiques.

Le retour de l'Etat stratège


Les frontières ne servent à rien si elles ne sont pas adossées à un Etat fort qui définit une politique économique conforme à nos intérêts stratégiques. Le modèle d'Etat stratège des Trente glorieuses, qui a produit le TGV, le nucléaire et la fusée Ariane, a été dévoyé par un Etat providence qui a renversé l'ordre des priorités en mettant le progrès social avant le progrès technologique.

Pourtant les belles réussites des Trente glorieuses ont démontré que l'Etat stratège pouvait irriguer les forces productives vers un progrès technologique toujours plus coûteux en homme et capitaux. Nous ne sommes plus à l'époque de M.Renault qui a élaboré son automobile au fond de son garage, le dépassement des verrous technologiques exige un effort considérable et un retour sur investissement lointain.

Justement, le rôle de l'Etat consiste à agglomérer les initiatives venant de l'industrie, des centres de recherche et des entrepreneurs enthousiastes autour de projets dont la concrétisation puisse nous donner une avance déterminante sur les autres pays. La garantie financière de l'Etat permet de rassurer les investisseurs et sa production législative est destinée à protéger les industries prometteuses à travers les normes et réglementations, pourvu bien sûr que nous sortions du carcan européen qui limite notre liberté budgétaire et s'arroge le monopôle des règles normatives.   

En tant que client, l'Etat tire la croissance de secteurs innovants, principalement dans l'aérospatial, les télécommunications, l'énergie et le militaire. Le redressement drastique du budget de la défense à plus de 2.5% du PIB s'impose pour répondre aux menaces terroristes et donner des perspectives à l'industrie de l'armement, source de l'innovation. L'accélération des programmes miliaires, qui prennent des retards injustifiés, permettrait de développer des technologies complètement nouvelles comme les drones de combat ou les casques intégrés de fantassins.  

La réhabilitation de l'Etat stratège suppose naturellement de sortir de la croyance fausse selon laquelle le marché peut tout faire. La fameuse « main invisible des marchés » aboutit à la désertification industrielle et à la stagnation technologique. Ayant été confrontés plus précocement aux insuffisances d'un libéralisme débridé, les américains ont opté pour la restauration de la nation américaine avec Donald Trump.        

Pour un redressement national

La victoire de Donald Trump est une opportunité pour les Etats-Unis comme pour le reste du monde. Les pays européens, endormis par le libre-échange et la fuite de leurs responsabilités, doivent reprendre en main leur destin et assurer eux-mêmes leur sécurité et leur prospérité. L'abandon du traité transatlantique participe à ce mouvement de réappropriation nationale, tout comme la restauration des frontières contre le terrorisme et la submersion migratoire.

L'effondrement du mur de Berlin était censé annoncer la « fin de l'Histoire » décrite par Francis Fukuyama. En réalité les vieilles civilisations, en particulier islamique et asiatique, se réveillent lentement et cherchent à imposer un nouvel impérialisme naturel à tout peuple fier de son identité, ce que nous avons perdu depuis longtemps. Face à ces nouvelles menaces, nous devons reprendre confiance dans notre singularité, renforcer notre identité et développer une nouvelle approche du progrès fondée sur l'autosuffisance et la liberté nationale.      




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