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La valeur travail au coeur du projet économique du Front National

La crédibilité gouvernementale d'un parti issu du peuple exige une réponse claire aux préoccupations concrètes de nos concitoyens. Tout comme la sécurité et l'immigration, la question économique détermine le choix des Français dans l'appréciation d'un grand parti comme le Front National, conditionnant l'accès au pouvoir suprême.

Or le programme économique du Front National souffre encore d'incompréhension au sein d'une partie du peuple de droite qui hésite à franchir le pas du ralliement patriotique. Le retour à un Etat keynésien et la protection de nos industries innovantes ne leur semblent pas suffisant pour créer une croissance forte et durable. Comment répondre à cette interrogation légitime sans défaire la cohérence d'un parti qui croit en l'existence des limites naturelles contre le libre-échangisme intégral des produits, des travailleurs et même des corps ?

Afin de dissiper cette incompréhension, la vision d'un Etat stratège doit se conjuguer avec la vision d'une société dynamique et active. La protection ne sert à rien si la France ne produit rien. Or cette société ne pourra être active que si elle remet la valeur travail au centre du contrat social. Cette valeur travail souffre actuellement des excès de l'Etat providence et connaît une dévalorisation continue à cause de la dérive rentière de nos sociétés vieillissantes et déflationnistes. Il convient donc d'élaborer un programme économique qui réhabilite le travail, à la fois en raison de choix assumés en matière d'immigration et aussi parce que le travail est la promesse d'une société moderne et technologiquement performante.        

Le retournement des flux migratoires favorise la hausse des salaires  

Dans l'hypothèse d'une arrivée au pouvoir, le retournement prévu des flux migratoires entraîne des conséquences importantes sur le marché de l'emploi. La raréfaction de la main d'?uvre, qui n'est pas nécessairement une mauvaise nouvelle pour une économie à haute valeur ajoutée, se traduit mécaniquement par une augmentation des bas salaires, permettant à des milliers de travailleurs de sortir de la précarité. De même, des métiers plus évolués comme ceux de l'ingénierie informatique sont susceptibles de connaître une inflation de leur rémunération, surtout si les étudiants étrangers sont invités à poursuivre leurs études dans leur pays d'origine.

Bien qu'elle inquiète les entreprises forcément soucieuses de leur marge à court terme, cette pénurie assumée des travailleurs génère des effets positifs sur le long terme, ainsi que le démontre l'exemple japonais. En effet, les entreprises doivent réaliser un effort de modernisation de leurs outils de productions ou externaliser leurs usines faiblement productives dans les pays à bas coût. Pourvu que l'Etat les accompagne à l'aide de réductions fiscales favorables à l'innovation, la robotisation sera la solution d'une société moderne libérée du poids de l'immigration. De même, des accords de coopération peuvent se nouer avec des pays qui acceptent de réintégrer les immigrés sur leur sol, rendant acceptable le développement d'usines et services off-shore.     

La baisse des charges pour dynamiser l'offre d'emploi

Plus globalement, l'impact de la hausse des salaires sur les entreprises peut-être atténué par une baisse des charges sociales et patronales qui redynamise l'offre d'emploi. La baisse des charges ne concerne pas les travailleurs immigrés, ces derniers bénéficiant toutefois d'un crédit d'insertion professionnelle dans le pays d'émigration (CIPPE) en échange du renoncement aux prestations sociales.

La baisse des charges doit être assez être profonde pour redresser la compétitivité de notre pays et redonner du souffle aux entreprises. La division par deux des charges sociales et patronales est un objectif atteignable pourvu que d'importantes réformes soient entamées en matière d'assurance maladie et de retraite. Les charges correspondant à environ 60% du coût du travail, une telle politique permettrait de réduire le coût de travail de 30%, redressant considérablement la compétitivité de nos entreprises. L'abaissement du coût du travail rendrait économiquement rentables des milliers de métiers actuellement disqualifiés, avec à la clé des recrutements massifs bénéficiant directement aux milliers de Français qui se contentaient d'un travail partiel ou des minima sociaux.

La fin de l'assistanat : réduire le périmètre du RSA et instituer un service rendu   

L'erreur du Front National serait donc de contredire ce mouvement en augmentant d'une part les indemnités chômage, d'autre part les minima sociaux. Bien au contraire, la réduction de la durée d'indemnisation chômage favorise la mobilité géographique et le retour à l'emploi dans un contexte favorable aux demandeurs. Et surtout, le gel du RSA permet de creuser le différentiel de revenus entre l'activité salariée et l'inactivité complète, rendant la reprise de l'emploi beaucoup plus attrayante.        
   
Tout le monde s'accorde pour dénoncer l'ancêtre du RSA, le RMI, comme une trappe à inactivité qui produisait surtout du chômage de longue durée. Moralement condamnable, le versement d'une rente sans obligation réelle aggrave la déresponsabilisation d'une couche importante de notre société et attise la ranc?ur de ceux qui se lèvent tôt pour gagner à peine plus. La restriction du RSA aux personnes souffrant d'un réel handicap, comme la dépression ou l'épuisement physique, serait une mesure morale de bon sens qui rétablirait la primauté du travail comme unique moyen d'intégration sociale. Malheureusement la suppression souhaitable de cette drogue à oisiveté demeure utopique, tant sa disparition risquerait de jeter des milliers de personnes dans une grave misère.

Par conséquent une solution intermédiaire consiste d'une part à restreindre l'admissibilité du RSA aux seuls Français dans le besoin, d'autre part à imposer un service rendu aux communes en échange de son versement.  

Concrètement, la limitation du RSA exige de réserver ce dispositif aux seuls Français de troisième génération au moins, afin d'éviter les naturalisations de complaisance et d'éliminer les trafics. La limitation de l'âge d'admissibilité du RSA à 30 ans au moins constitue une seconde mesure visant à inciter les jeunes au travail, l'entrée précoce en RSA constituant un piège que l'on veut justement éviter.     

Enfin le service rendu aux communes consiste à rendre obligatoire deux jours hebdomadaires de travail pour la collectivité. Cette juste contrepartie permettrait aux communes d'assurer plus efficacement des tâches d'utilité publique comme la propreté de l'environnement ou la visite aux personnes âgées. Elle sortirait des milliers des chômeurs de l'inactivité complète et serait une première étape avant une véritable insertion professionnelle.           

Maintenir le SMIC pour valoriser le travail

En revanche, la valorisation du travail plaide pour une juste récompense de tout travail accompli, légitimant l'existence d'un salaire minimum. Certes, le niveau trop élevé du SMIC ne favorise pas l'employabilité des travailleurs peu qualifiés qui se trouvent ainsi rejetés dans les mailles perverses du RSA. Mais l'abaissement volontaire des charges réduit le coût réel du travail sans que le SMIC n'ait besoin d'être modifié, surtout si sa révision suit la seule courbe de l'inflation.      

Avec la fin de l'assistanat et l'inversion des courants migratoires, l'abaissement des charges est un instrument décisif pour résoudre le chômage structurel en France. Cette politique audacieuse de l'offre passe par d'importantes réductions des dépenses touchant aussi bien les collectivités locales, les subventions publiques, la chasse aux trappes fiscales, l'assurance maladie. Concernant l'assurance maladie, la responsabilisation des patients, la fin de l'AME et le développement de la concurrence dans le domaine pharmaceutique peuvent réduire le coût d'un système de santé qui devient très cher avec le vieillissement de la population.

Parler d'annuités plutôt que d'âge de départ à la retraite

Ce vieillissement nécessite de développer un discours responsable sur notre système de retraite. L'espérance de vie augmentant tous les ans d'environ 3 mois, une révision régulière des critères permettant le départ en retraite ne peut être taboue, au risque de développer une irresponsabilité collective qui menace de conduire notre pays à la ruine. Mais l'augmentation générale du temps de vie passé au travail, d'environ 1 an tous les 4 ans, mérite d'être partagée équitablement entre ceux qui commencent à travailler jeunes et ceux qui ont poursuivi leurs études pour devenir cadres. En clair, une politique sociale responsable en matière de retraite consiste à augmenter prioritairement le nombre d'annuités plutôt que l'âge de départ à la retraite.

Avec 45 années d'annuités, un ouvrier ayant commencé à travailler à 16 ans pourrait partir à 61 ans en retraite, contre 68 pour un bac+5. Ce différentiel en faveur des professions modestes ne constitue nullement un privilège puisque le nombre d'années travaillés resterait exactement le même entre les cadres et les ouvriers. De plus, elle inciterait au travail précoce et lutterait contre l'oisiveté des jeunes accumulant des formations longues et inutiles, favorisant la productivité globale.     

Le travail, réponse nécessaire au refus du mondialisme

Le discours social du Front National gagne sa crédibilité à condition d'éviter les erreurs fatales de l'Etat providence qui ont tant aveuglé les Français. La création d'un ministère du loisir par François Mitterrand en 1981 illustre à la caricature cette démagogie socialiste qui justifiait alors l'arrivée massive de travailleurs immigrés, les Français étant réputés peu disposés au travail. Au contraire, le discours social et patriotique du Front National doit revaloriser le travail comme moyen unique d'ascension économique pour tous les Français. La baisse des charges, le refus de l'assistanat, la restriction du RSA, la retraite calculée sur le nombre d'annuités sont autant de mesures concrètes qui réhabilitent une valeur travail attaquée par le mondialisme humain et financier. En réduisant notre dépendance de l'étranger, nous redonnons au travail une importance culturelle qui a tant marqué l'essor de l'Occident depuis le Moyen-Age, conditionnant le redressement d'une civilisation qui doit réapprendre à compter sur ses propres forces.    

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