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La mondialisation produit des milliardaires et des inégalités

pauvres angleterre

Le dernier classement Forbes laisse apparaître une augmentation du nombre de milliardaires qui passe en un an de 1810 à 2043 sur la planète, soit une augmentation de 12%. La croissance des milliardaires est plus impressionnante encore si on mesure leur fortune cumulée en dollars, qui passe de 6370 à 7600 milliards, soit une augmentation de 16% bien plus importante que la croissance mondiale qui plafonne à 2,7% en 2017.

Paradoxalement, alors que le France doute sérieusement de la mondialisation, notre pays rivalise avec les fortunes américaines grâce la percée de Bernard Arnaud, propriétaire de LVMH qui passe à la 4ième place, derrière le patron d'Amazon Jeff Bezos, Billes Gates et Warren Buffet.  

Bien entendu ce paradoxe n'est qu'apparent, car le reproche adressée à la mondialisation émane surtout des classes populaires frappées par la désindustrialisation, et non des ultra-riches qui voient leurs profits augmenter avec l'extension illimitée du marché.   

La mondialisation favorise les ultra-riches

L'abolition des frontières commerciales met en concurrence des groupes économiques dont seuls les plus gros arrivent à survivre. Les propriétaires de ces groupes, souvent américains, multiplient leurs profits aux dépends des acteurs locaux qui disparaissent ou manquent d'émerger faute de protection commerciale. Ainsi Amazon et son fondateur Jeff Bezos peuvent démultiplier leurs gains tout en écrasant de nouveaux concurrents qui viendraient contester localement leur domination mondiale. Cette suprématie planétaire de quelques marques se traduit par la triste uniformité des enseignes partout dans le monde, de l'espagnol Zara au suédois Ikéa.

La possession d'un talent exceptionnel trouve dans la mondialisation de formidables opportunités pour démultiplier sa fortune personnelle. A l'autre extrémité du spectre social, les classes populaires des pays pauvres peuvent offrir leur main d'oeuvre bon marché à l'industrie manufacturière destinée à l'exportation.

Les classes populaires des pays pauvres plutôt gagnantes  


La mondialisation n'a donc pas toujours des effets négatifs, comme peuvent en témoigner l'émergence de la Chine, de l'Inde ou même de la Turquie dont le taux de croissance de 11% en 2017 figure parmi les plus élevés au monde. Même l'Afrique commence à s'intégrer au commerce mondial, avec une croissance économique de 2,7% portée par les matières premières et le développement des infrastructures.

Malheureusement cette croissance demeure insuffisante pour compenser une croissance démographique qui constitue la vraie menace pour l'humanité. Comme le suggère Emmanuel Macron, l'Afrique devrait suivre l'exemple de la Chine en instaurant une politique stricte de limitation des naissances si elle veut développer le niveau de vie de ses habitants. Cette limitation de la natalité africaine constitue une urgence absolue pour éviter une déflagration majeure à l'intérieur du continent noir, de même qu'elle permettrait d'atténuer la déstabilisation et l'effondrement des pays occidentaux confrontés à une immigration invasive.    

Une mondialisation dirigée contre l'ouvrier blanc

Car les vrais perdants de la mondialisation sont les classes populaires des pays occidentaux. Concurrencés à l'extérieur par les ouvriers chinois et à l'intérieur par des immigrés qui acceptent des conditions de travail dégradées, les ouvriers occidentaux sont voués à une lente disparition, après s'être laborieusement élevés au cours des Trente glorieuses.  

Le redressement de la classe ouvrière blanche s'avère d'autant plus difficile qu'elle subit la décomposition morale et familiale de nos sociétés hédonistes et individualistes issues de mai 68. Dans toutes les sociétés traditionnelles, les liens familiaux et mêmes claniques permettent de répondre efficacement aux situations de détresse. Mais avec une natalité en berne, des familles décomposées, une religiosité absente, les liens ancestraux d'entraide entre parents et enfants, soeurs et frères, cousins et proches s'avèrent difficiles voire impossibles.   

Abandonnés par les élites politiques et médiatiques, méprisés par les intellectuels, les prolétaires blancs sont relégués loin des centres urbains, en Pennsylvanie ou au fond de l'Angleterre, parfois victimes de prédation de la part des criminels ethniques comme à Tedford.   

Mais les élites préfèrent détourner pudiquement le regard de ces réalités brutales produites par la mondialisation des biens et des personnes. De ce côté-ci de la Manche, nous nous ventons des bons résultats du tourisme ou du luxe, sans s'apercevoir qu'ils traduisent une dépendance accrue à l'égard de l'étranger.

La France réduite au luxe

Les principaux milliardaires français sont issus du luxe, qu'il s'agisse de Bernard Arnaud avec LVMH, de Bettencourt-Meyer avec l'Oréal ou de Wertheimer avec Channel. Cette surreprésentation du luxe prouve que la France n'est plus un pays industriel ou innovant sur le plan technologique, mais conforme à l'image de plaisir futile dans laquelle veulent l'enfermer les investisseurs américains, moyen-orientaux ou chinois.      

A l'inverse, l'absence de milliardaires français issus des secteurs technologiques traduit le déclin de l'industrie de pointe en France. Dans notre pays, la croissance technologique s'est historiquement construite grâce à l'action de l'Etat, via les commandes militaires ou les travaux d'infrastructures. Mais depuis que la France est rentrée dans le giron de l'OTAN à l'initiative de Sarkozy, et depuis que l'Etat français se soumet aux exigences budgétaires de l'Allemagne relayées par Macron, les grandes commandes de l'Etat se raréfient, réduisant ainsi notre capacité d'innovation et gâchant le potentiel humain que le monde entier nous envie.      

Pur produit d'une technocratie qui méprise les particularités nationales héritées de l'histoire, Emmanuel Macron cherche à imposer un modèle mondialiste fondé sur la seule entreprise privée, croyant imiter un modèle américain qui est beaucoup plus protectionniste et étatiste qu'affiché officiellement. Car les succès d'Apple, Microsoft et Amazon n'auraient pas été possibles sans le concours de l'Etat américain qui a financé l'émergence d'Internet.
     
Le retour de l'Etat

A l'heure du retour de la « big science » financée par les grandes puissances américaines ou chinoises, concurrencée par les pays émergents qui n'ont rien de démocratiques, l'Europe ferait mieux de cesser son angélisme mortifère et de muscler son attitude face aux défis et menaces extérieures.

Mais comme l'Europe est incapable de batailler contre ses anciennes colonies, minée par un complexe absurde de culpabilité, les Etats sont les seules réponses possibles aux défis d'une mondialisation potentiellement riche ou catastrophique selon les cas.   

Pour faire de la mondialisation une chance au lieu d'une menace, les Etats européens doivent lutter contre ses effets pervers, en particulier l'immigration massive qui menace nos populations affaiblies. Par ailleurs, ils doivent coopérer pour soutenir les initiatives de recherche et susciter l'innovation technologique contre la suprématie américaine. Ils doivent investir dans l'armement, la sécurité intérieure et extérieure, développer la robotisation, la nanotechnologie, les systèmes d'information. A ces conditions seulement les européens pourront perpétuer ou non leur existence au cours de ce siècle.

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